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.On avait d’abord opté pour le surnom irrévérencieux donné par l’un d’eux : « La Merveille de Chunder ».Nous pouvons être reconnaissants – sinon surpris – que le destin ait guidé les hommes vers le bon choix.Sheena 5Même s’il lui était impossible de quitter son habitat rempli d’eau, elle était en mesure d’explorer son nouvel environnement.Des petites lucioles-robots quittèrent l’habitat, progressant avec prudence à la surface de l’astéroïde.Chacune d’elles était chargée d’instruments miniatures aussi fins que du corail auxquels Sheena ne comprenait rien.Mais elle contrôlait les robots.Pour cela, elle utilisait le waldo, l’appareil en forme de gant où elle pouvait glisser ses longs bras préhensiles et diriger les mouvements délicats de chaque machine.Des caméras placées sur la carapace des lucioles lui permettaient de voir la même chose qu’elles grâce à l’interface en forme de globe s’ajustant à son œil et à son laser.C’était comme de nager à côté du robot.La gravité était si faible qu’un geste négligent aurait pu éjecter les petits engins de métal de la surface, les envoyant tournoyer dans l’espace où ils seraient perdus à jamais.Pour cette raison, les membres des lucioles comportaient des crochets et des ventouses permettant de s’assurer qu’ils étaient à tout instant bien ancrés dans la mince couche de régolithe.Et, avec délicatesse et précaution, Sheena parvenait à s’assurer que les robots évitaient les ravins et les profonds cratères et ne se mettaient donc jamais en danger.Ses lucioles s’éloignaient à des centaines de mètres de la membrane affaissée du Nautilus.Sheena trouvait tout cela remarquable.Elle avait accédé à la conscience dans un univers en trois dimensions et infini.Elle avait peu à peu compris que l’océan où elle était née appartenait à la peau d’une sphère gigantesque.Elle avait observé de l’extérieur ce monde-océan, elle l’avait vu diminuer jusqu’à devenir un point de lumière pâle.Et, à présent, elle était arrivée sur un monde si petit qu’elle avait l’impression de pouvoir le serrer dans ses bras, et ses yeux distinguaient l’univers rempli d’étoiles où il voguait.Subjuguée, elle mangeait distraitement le krill amené à portée de son bec par les courants et regardait ce monde nouveau – son monde – se déployer devant ses yeux.Son monde.Elle ne s’attendait pas à éprouver cette sensation.Ce sentiment de triomphe.Elle avait oublié sa lassitude, son isolement et son angoisse.Elle palpitait de fierté et ses chromatophores frissonnaient.Elle savait qu’elle était enfin prête.Emma StoneyLa salle du contrôle de mission du Nautilus ne ressemblait pas à ce qu’Emma s’attendait à voir après les images stéréotypées de Houston – les rangées de terminaux étincelants, les jeunes ingénieurs à lunettes suant dans leur chemise propre tandis que les astronautes affrontaient une nouvelle crise en orbite.Ça, c’était le programme spatial habité.Ici, tout était différent.La salle des opérations de vol du JPL était encombrée, étroite et semblait démodée.Il y avait de grosses unités mémoire et d’énormes classeurs dont certains étaient ouverts, révélant des dossiers jaunis et des montagnes de papier.Tout avait l’air rassis et vieillissant.Dan avait une alcôve pour lui tout seul.Un écran souple étalé sur les genoux, il portait un casque de réalité virtuelle qui épousait son crâne comme un bonnet de bain, dissimulant ses yeux derrière des coussinets de caoutchouc.Il y avait toutes sortes d’objets partout : des photos – du Nautilus quittant l’orbite de la Terre, du vaisseau affaissé sur le rocher, de Sheena 5 en personne – et une quantité de gadgets appréciés des techniciens : maquettes de vaisseaux spatiaux, extraterrestres en plastique, canettes de soda, papiers de bonbons et affiches de films.Dan se tourna vers eux et sourit.Avec ses yeux toujours dissimulés, le résultat était plutôt déconcertant.— Salut, Malenfant, salut, Emma.Bienvenue dans la câblosphère.Il les voyait peut-être en train de flotter sur un fond montrant la surface charbonneuse de Chruithne.Mais elle remarqua qu’il semblait capable de se servir de son écran souple sans baisser les yeux en dépit de la façon peu pratique dont celui-ci était étalé sur ses genoux.— Voulez-vous un café, une boisson ? Il y a une machine à Cola…— Contentez-vous de me donner les dernières nouvelles, dit Malenfant.Aussi bonnes que possible.Le stress était perceptible dans sa voix tendue.Dan ôta son bonnet virtuel.Ses yeux étaient rouges et sensibles, et le masque avait laissé des marques blanches sur son front et ses joues.— Cette saleté a une grande valeur, dit-il.Le minerai carboné contient de l’hydrogène, de l’azote, du méthane, du monoxyde et du dioxyde de carbone, du dioxyde de soufre, de l’ammoniaque…— De l’eau ? demanda Emma.Il hocha la tête.— Oh oui.Sous forme de permafrost et de minéraux hydratés.Vingt pour cent de la masse totale, bon Dieu ! Toutes les prédictions sont vérifiées et dépassées, en fait.Malenfant tapa dans ses mains.— C’est un véritable entrepôt qu’on a là-haut.Dan colla un grand écran souple par-dessus les posters, les photos, les mémos et autres saletés fixées au mur et il y pianota.Une image de la surface de l’astéroïde apparut.Emma la trouva granuleuse et plissée, comme de la neige fondue au bord d’une route.L’un des microrobots qu’ils appelaient des « lucioles » entra dans le champ.Une minuscule bouffée de vapeur sortit de la base de la luciole.Celle-ci se propulsa en douceur à la verticale du sol de l’astéroïde, pivota avec précision, puis tira une petite flèche entraînant un câble fin, comme un harpon et du fil de pêche.La flèche s’enfonça dans le roc meuble.Le fil se tendit et commença à s’enrouler, ramenant avec précision le robot vers la surface.— Les lucioles marchent au poil, dit Dan.Nous allons pouvoir leur trouver des centaines d’applications en orbite terrestre basse, sur d’autres astéroïdes, et même sur la Lune.Le système de propulsion est nickel.C’est une puce de propulsion numérique qui contrôle tout : une série de moteurs de fusées à carburant solide qu’on peut orienter individuellement, pop pop pop, pour obtenir un fort coefficient de manœuvrabilité et de contrôle…— Et c’est Sheena qui dirige ces engins ? demanda Emma.— Oh, oui, dit Dan avec un grand sourire [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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