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.Ayla, qui n’avait jusqu’alors vraiment connu qu’Iza, Creb et Uba, découvrait avec bonheur la chaleur de l’amitié entre femmes.Elles se mirent aussitôt en route comme pour une promenade, tout occupées par une conversation animée.Mais à l’approche des animaux, elles parlèrent de moins en moins, pour peu à peu se taire tout à fait, bouche bée devant les imposants mastodontes.Les mammouths étaient des animaux parfaitement adaptés aux rudes conditions climatiques de leur environnement.Leur peau épaisse était couverte d’une fourrure dense et de longs poils brun-roux hirsutes.Ils étaient en outre protégés contre le froid par une épaisse couche de graisse.Leur énorme tête disproportionnée s’élevait en un dôme pointu entre les épaules massives, et ils avaient de petites oreilles, une queue courte et une trompe de modeste dimension, terminée par deux appendices préhenseurs placés l’un au-dessus de l’autre.De profil, ils présentaient un creux profond à la hauteur de la nuque, entre leur tête pointue et une grosse bosse de graisse située sur le garrot.Leur échine suivait une courbe rapide jusqu’à leurs pattes arrière, légèrement plus courtes.Mais le plus impressionnant était encore leurs longues défenses recourbées.— Regardez celui-là ! s’écria Oga en désignant un vieux mâle, dont les défenses étaient enroulées sur elles-mêmes.Le mammouth arrachait des touffes d’herbe avec sa trompe, et enfournait dans sa gueule le fourrage sec avant de le broyer dans un crissement de molaires.Un animal plus jeune, dont les défenses plus courtes conservaient leur efficacité, déracina un mélèze et entreprit d’arracher les branchages et l’écorce.— Je n’aurais jamais cru qu’il puisse exister des animaux aussi grands, s’exclama Ovra.Comment vont-ils s’y prendre pour en tuer un ? Ils ne pourront même pas le tuer avec leurs épieux.— Je ne sais pas, répondit Oga, tout aussi inquiète.— Je regrette d’être venue, déclara Ovra.La chasse sera dangereuse.Il y aura peut-être des blessés.Que deviendrais-je s’il arrivait quelque chose à Goov ?— Brun a sans doute un plan, dit Ayla, sinon il n’aurait pas entrepris cette chasse.J’aimerais bien assister à ce qui va se passer, ajouta-t-elle avec regret.— Pas moi, dit Oga.Je serai bien contente quand tout sera terminé.— Il faut rentrer à présent, dit Ovra.Brun ne veut pas que nous approchions et nous sommes déjà beaucoup trop près pour mon goût.Les trois jeunes femmes rebroussèrent chemin.Ayla se retourna plusieurs fois tandis qu’elles pressaient le pas, perdues dans leurs pensées.Le lendemain, Brun ordonna aux femmes de lever le camp après le départ des chasseurs.Il avait découvert un endroit qui lui semblait propice : la chasse aurait lieu le jour suivant, et il désirait que les femmes se tiennent à l’écart du danger.Il avait repéré la veille le canyon qui lui convenait, mais il se trouvait trop éloigné du troupeau.A présent, les mammouths, en se déplaçant vers le sud-ouest, s’étaient avancés assez près pour rendre utilisable cette configuration du terrain, ce qu’il interpréta comme un présage des plus favorables.Une neige légère et poudreuse balayée par les vents d’est accueillit la petite troupe quand elle s’extirpa au petit matin de ses abris de peaux.Mais ni le froid ni le ciel gris n’auraient pu faire obstacle à l’impatience des chasseurs : aujourd’hui ils allaient traquer le mammouth.Les femmes s’empressèrent de faire des infusions, car les chasseurs, tels des athlètes affûtés pour les jeux, n’absorberaient rien d’autre.En attendant que l’eau frémisse dans les écuelles de bois, ils entreprirent de s’échauffer, feignant de lancer leurs épieux afin d’assouplir leurs muscles engourdis par le sommeil.L’air était chargé d’une grande excitation.Grod prit un charbon ardent dans le feu et le plaça dans la corne d’aurochs qu’il portait à la ceinture.Goov en fit autant.Ils troquèrent leurs épaisses fourrures contre de plus légères qui n’entraveraient pas leurs mouvements.Ils n’auraient pas froid une fois dans le feu de l’action.Brun exposa une dernière fois rapidement le plan d’attaque.Chaque homme ferma les yeux en portant la main à son amulette, puis s’empara d’une torche éteinte confectionnée la veille au soir, et on se mit en route.Ayla les regarda partir en regrettant de ne pouvoir les accompagner, puis elle se joignit aux femmes qui ramassaient des herbes sèches, de la bouse et des branchages pour le feu.Les hommes arrivèrent vite à proximité du troupeau.Les mammouths s’étaient déjà remis en marche après le repos de la nuit.Les chasseurs se tapirent dans l’herbe haute tandis que Brun examinait les animaux.Il remarqua le vieux mâle aux gigantesques défenses recourbées.Quel trophée cela ferait, se dit-il en éliminant néanmoins cette proie éventuelle dont les défenses constitueraient un fardeau excessif au cours de leur long voyage de retour.Il leur serait plus facile de transporter celles d’un animal plus jeune, dont la chair en outre serait plus tendre.Et cela importait plus que la gloire d’un beau trophée.Les jeunes mâles étaient cependant plus dangereux.Leurs défenses, plus courtes, ne leur servaient pas seulement à déraciner les arbres : elles représentaient aussi des armes redoutables.Brun attendit patiemment.Il n’avait pas préparé aussi minutieusement cette chasse et entrepris ce long voyage pour agir avec précipitation au dernier moment.Il connaissait les conditions qui devaient se trouver réunies et préférait revenir le lendemain plutôt que de compromettre leurs chances de réussite.Les autres chasseurs attendaient, non sans impatience.Le soleil avait fini par réchauffer le plafond bas, et les nuages s’éloignaient.La neige avait cessé, cédant la place à de belles éclaircies.— Quand va-t-il se décider à donner le signal ? signifia silencieusement Broud à Goov.Regarde comme le soleil est déjà haut à présent.Pourquoi partir de si bonne heure pour rester ensuite à ne rien faire ? Mais qu’est-ce qu’il attend ?Grod surprit les gestes de Broud.— Brun attend le moment propice.Préférerais-tu rentrer les mains vides ? Sois patient, Broud, et apprends.Un jour, c’est toi qui devras choisir le moment opportun.Brun est un bon chasseur.Tu as de la chance de l’avoir pour maître.Broud n’apprécia guère le sermon de Grod.Il ne sera pas mon second le jour où je serai chef, décida-t-il.De toute façon, il commence à se faire vieux.Le soleil était haut dans le ciel quand Brun prévint enfin ses hommes de se tenir prêts et tous les chasseurs ressentirent un violent émoi.Une femelle, grosse d’un petit, se tenait à l’écart du troupeau.Son état en ferait assurément une proie plus facile ; quant au fœtus, sa chair délicate et tendre constituerait un régal pour tous.La bête se dirigeait vers une belle touffe d’herbe, s’éloignant de ses congénères.Lorsqu’elle se trouva suffisamment isolée, Brun donna le signal de la chasse.Grod porta alors la braise à la torche qu’il tenait prête, et souffla dessus jusqu’à ce qu’elle s’enflamme.Droog en alluma deux autres à la première et en tendit une à Brun.Aussitôt Grod et Brun se précipitèrent vers le mammouth et mirent le feu aux herbes sèches de la prairie.Les mammouths ne se connaissaient pas d’ennemis naturels, hormis l’homme.Seuls les très jeunes ou les très vieux risquaient de succomber sous les crocs des grands carnassiers.Mais ils redoutaient le feu [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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