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.On le retenait prisonnier dans cette citadelle alors que d’autres brigades risquaient chaque jour de subir le même destin que la sienne.Un romantisme diffus lui laissait souvent entrevoir une fuite heureuse en compagnie d’Élisabeth.Il ne pouvait plus se résoudre à partir sans elle, à la laisser entre les mains de ces démons qui la violaient impunément sous les regards désabusés des soldats de garde.À chaque fois qu’elle sortait de la serre, Léon se sentait presque défaillir, enchanté par sa silhouette, son chignon, ses chaussures qui effleuraient les pavés avec la légèreté d’un couple de feuilles mortes.Son émoi n’avait pas échappé à Josip qui montait de plus en plus souvent dans sa chambre.Léon devait louvoyer et prétexter des cauchemars atroces pour dissiper les soupçons.La situation se dégrada jusqu’au jour où le dirigeable de la Propagande survola à nouveau la citadelle.Le pinceau d’un projecteur fixé à la proue balaya la meurtrière et s’immobilisa au milieu de la cour.Une nacelle en forme d’œuf à l’armature de cuivre se détacha du dirigeable et descendit lentement vers le sol au bout d’une chaîne.Josip se présenta au métropolite qui sortit de la nacelle.Les deux hommes s’entretinrent quelques instants avant que le moine ne lève les yeux en direction de la chambre de Léon et fasse signe à trois gardes de le suivre.Léon en avait assez vu.Le faisceau du projecteur revint éclabousser sa chambre d’une lumière crue et aveuglante.Il entrouvrit sa porte.Des pas précipités résonnaient dans les profondeurs de la barbacane.Léon Radurin redevint subitement le hussard du premier régiment de reconnaissance praguois.Il glissa son sabre à la ceinture et surgit sur le palier.Un serviteur en livrée se tenait dans le couloir, la mine intriguée par tout ce remue-ménage.— Capitaine ?Le sabre se posa sur la poitrine du malheureux.— Tais-toi, ordonna Léon d’une voix ferme.Les jambes du serviteur fléchirent.Léon entendait la course des soldats dans un escalier qui menait à l’étage.— Un moyen de sortir ? fit-il en faisant glisser la lame jusqu’au cou du serviteur.— Non, monsieur.Pas d’autre issue, avoua-t-il du bout des lèvres.Un garde apparut au bout du couloir.Essoufflé, la main au fourreau, il s’écria :— Capitaine, rendez-vous !Léon bondit vers la seule issue possible, une volée de marches qui conduisait au grenier.Il traversa une salle obscure à l’architecture fragmentée que la lumière du projecteur éclairait au hasard des tuiles manquantes.Une dirigeable de la Propagande s’était ancré.échelle poussiéreuse menait sur le toit.Léon l’emprunta sans l’ombre d’une hésitation.Il souleva une trappe et se hissa sur la toiture.Une passerelle branlante s’élançait au-dessus du vide jusqu’au sommet d’un mât d’amarrage où le dirigeable de la Propagande s’était ancré.Il entendit les gardes franchir la porte du grenier et se faufiler entre les meubles pour le débusquer.Il avait pris soin de refermer la trappe derrière lui mais on ne tarderait pas à deviner qu’il s’était réfugié sur le toit.Le projecteur du dirigeable le débusqua avant.La lumière le frappa de plein fouet et manqua de le faire basculer dans le vide.Il s’engagea sur la passerelle et parvint à rejoindre l’étroite rotonde qui abritait le système d’ancrage.D’un seul regard, il jaugea la situation.Le mât vissé à la rotonde comptait à sa base quatre leviers reliés à un dispositif d’urgence.Si le mât s’abattait dans le bon sens, le sommet avait une chance d’accrocher le toit bulbeux de la tour voisine.Un pari insensé.Ses poursuivants tentaient de forcer la trappe.Léon actionna un premier levier puis un second.Dans le ciel, les métropolites mesuraient le danger et commençaient à manœuvrer.Si le mât s’écroulait, l’ancre pourrait déséquilibrer le dirigeable et provoquer sa chute.Le dernier levier céda.Les verrous qui maintenaient le mât se rétractèrent dans un chuintement pneumatique.Un grincement aigu caracola le long de la structure.Le mât vacilla tandis que l’ancre du dirigeable se libérait in extremis de ses attaches.Le mât bascula dans le vide.Léon avait mal jugé sa longueur.L’extrémité manqua le toit de la tour voisine, racla la façade et finit par heurter le sol de la cour.Des gardes accouraient de toute part.Des lumières s’allumaient dans les étages, des silhouettes se détachaient dans l’embrasure des meurtrières.Léon jeta un œil derrière lui.Deux soldats franchissaient la trappe.Il ne lui restait qu’une seule solution : descendre le long du mât qui formait un angle pentu entre le toit et la cour.Il s’arc-bouta aux poutrelles déformées par le choc et dégringola tant bien que mal vers la terre ferme.Le chaos régnait dans la cour.Un temps, les gardes avaient reflué vers les bâtiments, craignant que le dirigeable ne soit entraîné dans la chute du mât.Léon posa pied au sol, écarta d’un coup de pommeau un jeune soldat qui venait s’interposer et s’engouffra sous la voûte de la tour centrale.Il ignorait jusqu’où il pourrait aller.Dans un coin de son esprit, il savait déjà que sa fuite ne le mènerait nulle part.Même s’il parvenait à quitter la citadelle, il perdait toutes ses chances sur des traverses acquises au boyard.Un bref instant, il songea à fuir par l’écryme.Voler une paire d’échasses et se fondre dans la nuit.On le voulait vivant.Un soldat armé d’une arbalète venait de lâcher son arme pour se jeter sur lui.Il s’en débarrassa d’une ruade, pris de vertige.Il était trop faible.Il fallait se cacher et attendre qu’une meilleure occasion se présente.La voûte sous laquelle il s’était engagé se refermait comme un piège.Quatre soldats, la torche haute, bloquaient la sortie.Il fit volte-face : deux arbalétriers le tenaient en joue.Il se jeta sur la première porte qui se présentait et déboucha dans un couloir.Au bout, il aperçut l’éclat terni d’une grille d’ascenseur.La porte qu’il venait de franchir se condamnait de l’intérieur grâce à une barre de fer.Il perçut les cris dépités de ses poursuivants qui tentaient de le suivre.Un bruit sourd, la porte trembla mais elle tenait bon.Rassuré, Léon rejoignit la grille.La cage d’ascenseur descendait [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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