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.Semblable à ces voyageurs cosmopolites, elle raconte les merveilles des pays qu’elle a parcourus.Elle entremêle ses discours de mots appartenant à plusieurs langages.Les images passionnées de l’Orient, le mouvement original des phrases espagnoles, tout se heurte, tout se presse.Elle déroule les trésors de son album avec tous les mystères de la coquetterie, elle est ravissante, vous ne l’avez jamais connue !.Avec cet art particulier qu’ont les femmes de s’approprier tout ce qu’on leur enseigne, elle a su fondre les nuances pour se créer une manière qui n’appartient qu’à elle.Vous n’aviez reçu qu’une femme gauche et naïve des mains de l’Hyménée, le Célibat généreux vous en rend une dizaine.Un mari joyeux et ravi voit alors sa couche envahie par la troupe folâtre de ces courtisanes lutines dont nous avons parlé dans la Méditation sur les Premiers Symptômes.Ces déesses viennent se grouper, rire et folâtrer sous les élégantes mousselines du lit nuptial.La Phénicienne vous jette ses couronnes et se balance mollement, la Chalcidisseuse vous surprend par les prestiges de ses pieds blancs et délicats, l’Unelmane arrive et vous découvre en parlant le dialecte de la belle Ionie, des trésors de bonheur inconnus dans l’étude approfondie qu’elle vous fait faire d’une seule sensation.Désolé d’avoir dédaigné tant de charmes, et fatigué souvent d’avoir rencontré autant de perfidie chez les prêtresses de Vénus que chez les femmes honnêtes, un mari hâte quelquefois, par sa galanterie, le moment de la réconciliation vers laquelle tendent toujours d’honnêtes gens.Ce regain de bonheur est récolté avec plus de plaisir, peut-être, que la moisson première.Le Minotaure vous avait pris de l’or, il vous restitue des diamants.En effet, c’est peut-être ici le lieu d’articuler un fait de la plus haute importance.On peut avoir une femme sans la posséder.Comme la plupart des maris, vous n’aviez peut-être encore rien reçu de la vôtre, et pour rendre votre union parfaite, il fallait peut-être l’intervention puissante du Célibat.Comment nommer ce miracle, le seul qui s’opère sur un patient en son absence ?.Hélas ! mes frères, nous n’avons pas fait la nature !.Mais par combien d’autres compensations non moins riches l’âme noble et généreuse d’un jeune célibataire ne sait-elle pas quelquefois racheter son pardon ! Je me souviens d’avoir été témoin d’une des plus magnifiques réparations que puisse offrir un amant au mari qu’il minotaurise.Par une chaude soirée de l’été de 1817, je vis arriver, dans un des salons de Tortoni, un de ces deux cents jeunes gens que nous nommons avec tant de confiance nos amis, il était dans toute la splendeur de sa modestie.Une adorable femme mise avec un goût parfait, et qui venait de consentir à entrer dans un de ces frais boudoirs consacrés par la mode, était descendue d’une élégante calèche qui s’arrêta sur le boulevard, en empiétant aristocratiquement sur le terrain des promeneurs.Mon jeune célibataire apparut donnant le bras à sa souveraine, tandis que le mari suivait tenant par la main deux petits enfants jolis comme des amours.Les deux amants, plus lestes que le père de famille, étaient parvenus avant lui dans le cabinet indiqué par le glacier.En traversant la salle d’entrée, le mari heurta je ne sais quel dandy qui se formalisa d’être heurté.De là naquit une querelle qui en un instant devint sérieuse par l’aigreur des répliques respectives.Au moment où le dandy allait se permettre un geste indigne d’un homme qui se respecte, le célibataire était intervenu, il avait arrêté le bras du dandy, il l’avait surpris, confondu, atterré, il était superbe.Il accomplit l’acte que méditait l’agresseur en lui disant : ― Monsieur ?.Ce ― monsieur ?.est un des beaux discours que j’aie jamais entendus.Il semblait que le jeune célibataire s’exprimât ainsi : ― Ce père de famille m’appartient, puisque je me suis emparé de son honneur, c’est à moi de le défendre.Je connais mon devoir, je suis son remplaçant et je me battrai pour lui.La jeune femme était sublime ! Pâle, éperdue, elle avait saisi le bras de son mari qui parlait toujours ; et, sans mot dire, elle l’entraîna dans la calèche, ainsi que ses enfants.C’était une de ces femmes du grand monde, qui savent toujours accorder la violence de leurs sentiments avec le bon ton.― Oh ! monsieur Adolphe ! s’écria la jeune dame en voyant son ami remontant d’un air gai dans la calèche.― Ce n’est rien, madame, c’est un de mes amis, et nous nous sommes embrassés.Cependant le lendemain matin le courageux célibataire reçut un coup d’épée qui mit sa vie en danger, et le retint six mois au lit.Il fut l’objet des soins les plus touchants de la part des deux époux.Combien de compensations !.Quelques années après cet événement, un vieil oncle du mari, dont les opinions ne cadraient pas avec celles du jeune ami de la maison, et qui conservait un petit levain de rancune contre lui à propos d’une discussion politique, entreprit de le faire expulser du logis.Le vieillard alla jusqu’à dire à son neveu qu’il fallait opter entre sa succession et le renvoi de cet impertinent célibataire.Alors le respectable négociant, car c’était un agent de change, dit à son oncle : ― Ah ! ce n’est pas vous, mon oncle, qui me réduirez à manquer de reconnaissance !.Mais si je le lui disais, ce jeune homme se ferait tuer pour vous !.Il a sauvé mon crédit, il passerait dans le feu pour moi, il me débarrasse de ma femme, il m’attire des clients, il m’a procuré presque toutes les négociations de l’emprunt Villèle.je lui dois la vie, c’est le père de mes enfants.cela ne s’oublie pas !.Toutes ces compensations peuvent passer pour complètes ; mais malheureusement il y a des compensations de tous les genres.Il en existe de négatives, de fallacieuses, et enfin il y en a de fallacieuses et de négatives tout ensemble.Je connais un vieux mari, possédé par le démon du jeu.Presque tous les soirs l’amant de sa femme vient et joue avec lui.Le célibataire lui dispense avec libéralité les jouissances que donnent les incertitudes et le hasard du jeu, et sait perdre régulièrement une centaine de francs par mois ; mais madame les lui donne.La compensation est fallacieuse.Vous êtes pair de France et vous n’avez jamais eu que des filles.Votre femme accouche d’un garçon !.La compensation est négative.L’enfant qui sauve votre nom de l’oubli ressemble à la mère.Madame la duchesse vous persuade que l’enfant est de vous.La compensation négative devient fallacieuse.Voici l’une des plus ravissantes compensations connues.Un matin, le prince de Ligne rencontre l’amant de sa femme, et court à lui, riant comme un fou : ― Mon cher, lui dit-il, cette nuit je t’ai fait cocu !Si tant de maris arrivent doucettement à la paix conjugale, et portent avec tant de grâce les insignes imaginaires de la puissance patrimoniale, leur philosophie est sans doute soutenue par le confortabilisme de certaines compensations que les oisifs ne savent pas deviner.Quelques années s’écoulent, et les deux époux atteignent à la dernière situation de l’existence artificielle à laquelle ils se sont condamnés en s’unissant [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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