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.Lorsque Tremane rejoindrait ses quartiers, la coupure serait déjà guérie…Mais pour l’heure, il était temps pour lui de confirmer à Peregryn son droit de régner en lui révélant ce qui n’allait pas sur ses terres.Je parie que les problèmes sont nombreux.L’Adair est dans le nord et a dû souffrir des perturbations de la frontière d’Iftel avant que Flammechant et les autres n’érigent la contre-tempête.Le regard de Tremane se fit lointain, connue chaque fois qu’il sentait quelque chose d’anormal.— Il y a sur vos terres, baron, une petite vallée traversée par une rivière.Elle est bordée par un lac, une colline en forme de chat couché et une forêt de pins…Peregryn et ses hommes écarquillèrent les yeux.— Sous cette colline se trouve une grotte où stagne une réserve de magie.Une bête modifiée y habite.Vous ne pouvez pas l’abattre directement – ça vous coûterait trop de vies.Pour la tuer, il vous faudra nourrir une vache de fleurs de datura pendant trois jours et la lui envoyer.Elle s’en gorgera et s’endormira.Alors, vous pourrez faire écrouler la grotte sur sa tête ou la murer dedans.Tremane continua, désignant les endroits où il y avait des problèmes et donnant les solutions pour les résoudre.Peregryn ne pourrait rien faire jusqu’au printemps, mais ses hommes et lui savaient maintenant où étaient les menaces et comment s’en débarrasser.Tandis que Tremane parlait, ils murmuraient entre eux, l’air sonné, mais pas dubitatif.Car plusieurs déclarations du roi correspondaient à des situations qu’ils connaissaient et dont Tremane n’avait pas pu entendre parler par des moyens ordinaires.Finalement, le roi se tut, cligna des paupières, puis secoua la tête.Ses yeux s’éclaircirent.— Vous ai-je un peu aidé ? demanda-t-il.Il se rappelait tout ce qu’il avait dit.Ce n’était pas une vraie transe, mais une intense concentration.Derrière lui, plusieurs clercs avaient pris des notes, dont ils feraient une copie pour Peregryn.Si le baron ne parvenait pas à régler tous les problèmes, il en resterait une trace, et les hommes de Tremane s’en chargeraient.— Vous avez fait bien plus que m’aider, Majesté, répondit le jeune baron d’une voix tremblante.Il aurait sûrement ajouté quelque chose, si l’un de ses hommes n’avait pas bondi sur ses pieds et crié, en brandissant son épée :— Longue vie au roi Tremane ! (Sa voix vibrait de ferveur et d’excitation.) Les dieux bénissent le roi Tremane !Tous les autres l’imitèrent, y compris le baron Peregryn.Tremane resta assis – essentiellement parce qu’il ne pouvait pas se lever – et, baissant la tête, accepta gracieusement leur hommage.Certains des hommes les plus âgés se jetèrent à ses pieds et lui embrassèrent la main en pleurant à chaudes larmes.Un moment d’émotion intense auquel le roi ne resta pas insensible.Il prit un soin particulier à serrer la main de ses sujets et à les écouter.Ventnoir comprit que Tremane connaissait ce type de vieux guerriers et savait combien il était difficile de leur arracher ce genre de démonstration.Ils avaient survécu aux purges et pensé mourir avant de revoir la paix et la prospérité en Hardorn.Ventnoir comprenait pourquoi ils pleuraient.Tremane aussi…— Je leur ai rendu leurs rêves et leurs espoirs, avait-il dit, lui-même un peu surpris, quand c’était arrivé pour la première fois.Ils voient désormais un avenir où leurs petits-enfants pourront grandir et vivre sans craindre d’être tués par la folie d’un roi.Il avait raison.C’était exactement ce que voyaient ces hommes : un futur paisible.Il fallut un certain temps au jeune baron et à ses soldats pour se calmer, et un peu plus encore pour terminer la cérémonie.Quand Tremane s’excusa de devoir les loger dans une caserne, ils s’empressèrent de la rassurer, affirmant qu’ils auraient campé dans la neige, si nécessaire.Le roi demanda à son intendant – qui portait maintenant le titre de Conseiller à l’Approvisionnement – de donner à ses nouveaux vassaux les « cadeaux d’usage ».Ils protestèrent pour la forme.Ces cadeaux étaient des surplus militaires qui, s’ils inondaient les marchés de la ville, risquaient de faire s’écrouler les prix.Il s’agissait de vêtements, d’outils et d’armes.Certains Impériaux avaient émis des objections, arguant qu’il armait leurs anciens ennemis.Mais Tremane pensait, et Ventnoir était d’accord, qu’en leur donnant tout cela, il leur prouvait sa confiance.De plus, ses nouveaux vassaux avaient besoin d’armes pour remplacer celles que leur avaient coûté leur lutte contre les forces de l’Empire.Sinon comment se débarrasseraient-ils des monstres ? Ce n’était pas seulement un geste altruiste.Tremane préférait leur fournir des moyens de régler eux-mêmes leurs problèmes au lieu de demander à ses hommes de s’en charger.Les autochtones connaissaient bien mieux le terrain.A la fin de la cérémonie, Peregryn et ses soldats étaient transportés de joie.À tel point que pas un seul ne s’avisa que Tremane avait pâli et serrait les accoudoirs de son trône, le front couvert de sueur.Il ne se lève pas parce qu’il en est incapable, dit Elspeth, alarmée.Il n’est pas seulement désorienté, cette fois.On dirait qu’il a pris un coup.Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Ventnoir, espérant qu’elle connaissait la réponse.Je l’ignore et Gwena aussi.Tout ce que je peux dire, c’est qu’il est quasiment dans le même état que lors du rituel de connexion.Ça a quelque chose à voir avec son sens de la terre et avec cette nouvelle région.Ni l’un ni l’autre n’osèrent aller aider le roi en présence du baron et de ses hommes.Tremane tentait de leur dissimuler sa faiblesse et ils devaient respecter sa volonté.Ventnoir tendit la main pour prendre celle d’Elspeth.Ils restèrent ainsi pendant les dernières politesses d’usage [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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