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.Il voudrait savoir où vous en êtes, tous les deux.Je pourrais le lui dire moi-même, mais ce n’est pas ce qu’il veut.Alors, si vous me racontiez ?— C’est son père qui vous a engagé ?— J’ai dit ça ? Je ne me souviens pas avoir dit une telle chose.J’irais même jusqu’à le nier, si vous osiez le prétendre.Mais ce papa s’inquiète de savoir si vous êtes ou non un vampire.— Oh, lâcha-t-il, dégoûté.Debbie m’a dénoncé.— C’est vous qui vous êtes dénoncé, délibérément ou pas.Vous avez une tête de vampire.Vous agissez comme un vampire.D’accord, vous ne vous habillez pas comme un vampire.Mais vous vous promenez comme le prince des Ténèbres.Difficile de ne pas le remarquer.Votre histoire, qu’est-ce que c’est ?— Vous ne comprendriez pas.— Essayez toujours.— Très bien.Faisons un marché.Je vais vous dire ce que vous voulez savoir.Mais, après, vous retournez à vos affaires, et moi je monte dans un taxi et je retourne aux miennes.Vous ne tenterez pas de me suivre, de trouver où j’habite, de surveiller mon appartement, d’enregistrer mes appels.— Marché conclu.— Très bien.Que voulez-vous savoir ?— Êtes-vous un vampire ?— Là n’est pas la question, répliqua-t-il avec une grimace.— Peut-être, mais c’est ce que je voudrais savoir.— La question n’est pas de savoir si je suis un vampire, mais si vous croyez que j’en suis un.Debbie le croit.Ça lui suffit, et à moi aussi.Si ça ne suffit pas à son père, c’est dommage.Mais c’est comme ça.— D’après notre marché, vous deviez répondre à mes questions.— Je réponds à vos questions.Vous n’en aimez peut-être pas les réponses, mais ça ne fait pas partie de notre marché.— Avez-vous un appartement, ou dormez-vous toute la journée dans le sol avec une couche de terre sur vous ?— C’est exactement le ridicule auquel je m’attendais.— De la part d’un simple mortel ? demandai-je, un peu penaud.— Vous ne vous aidez pas, sourit-il.— Peut-être pas.J’aimerais juste un déni que je pourrai garder au chaud dans mon coffre à la banque.— Dans ce cas, demandez-moi si je veux du mal à Debbie.— Ce n’est pas ce que je voulais dire.— Oui, mais il ne s’agit que de ça, en fait.Son père se soucie-t-il réellement de qui je suis, ou s’inquiète-t-il seulement pour la sécurité de sa fille ? Dans le premier cas, c’est un crétin et je ne peux rien pour lui.Dans le deuxième cas, il devrait être rassuré.— Qu’est-ce que vous faites ?— Je suis étudiant.— A Columbia ?— Oui.Et vous, qu’est-ce que vous faites ?Cette question ne cesse jamais de me surprendre.Malgré tout ce qui prouve le contraire, je me vois toujours comme un aspirant écrivain-comédien.Mais, à mon âge, il est difficile d’y prétendre encore.— Je suis détective privé.— Ah.Vous êtes un vrai détective privé, ou vous prétendez juste l’être ?J’en restai bouche bée.Il m’avait coincé.Il avait mis le doigt pile sur le conflit qui avait hanté la presque totalité de ma vie d’adulte.Ma confusion le fit sourire.— Nous y voilà.C’est ça, la question.Suis-je un vampire ou est-ce que je prétends seulement l’être ? Je suis ce que vous voulez que je sois.Pour Debbie, je le suis.Pour vous, je ne le suis peut-être pas.Mais qui est-ce que ça dérange ?Comme je ne répondais pas, il sortit de son blouson un morceau de bois, dont une extrémité était taillée en pointe.— Vous savez ce que c’est ? C’est la mort.Je le garde contre mon cœur, pour me rappeler que la mort n’est jamais loin.Il sourit, puis demanda :— Vous voulez dire ça à son père ? Il ne sera pas content.Et puis, c’est une menace pour qui ? Pour Debbie ou pour moi ?Il remit le morceau de bois dans sa poche poitrine.— La vie est une illusion.La vôtre, la mienne, celle de Debbie.Même celle de son père.Croyez ce que vous voulez croire.Je ne peux vous forcer en rien.Le feu passa au vert.La circulation reprit devant nous.— Ah, voilà un taxi.Il leva le bras et fit signe au chauffeur.— Rappelez-vous notre marché, me lança-t-il.Puis il sauta dans le taxi et s’éloigna.Je me rappelai notre marché.Je le laissai s’en aller.***Inutile de préciser que Debbie pensa encore que j’avais échoué.— Vous n’avez pas trouvé où il habite.Vous n’avez pas trouvé où il va pendant la journée.Et c’est justement ce que je voulais savoir.Si c’est un vampire, il ne peut pas vivre a la lumière du jour.Et s’il le peut, ce n’est pas un vampire.C’est aussi simple que ça.Vous ne comprenez pas.— Je peux vous dire quelque chose ?— Vous allez me donner un conseil ?— Je crois, oui.— Vous allez me le faire payer ?— Vous allez faire une bonne avocate.— C’est ça, votre conseil ?— C’est une observation.— Je n’ai pas besoin de votre approbation.— Oui, je sais.Écoutez, les vampires n’existent pas.Mais si vous voulez jouer le jeu, ce n’est pas un mauvais garçon ; vous pouvez jouer avec lui.Est-ce un vampire ? Non.Je ne peux pas le prouver, mais j’en mettrais ma main au feu.Ça n’a pas d’importance.Vous êtes jeune.Cette fantaisie vous passera.— C’est juste une phase que je traverse, c’est ça ? ajouta-t-elle, railleuse.— Je n’ai pas dit ça.Mais, franchement, je ne vous vois pas dans une salle de tribunal avec votre visage de kabuki.Elle fit la moue, puis lâcha :— D’accord.Écoutez, il m’emmène encore quelque part ce soir.— Non, fis-je en levant une main devant elle.J’ai fini, avec ça.C’est terminé.Vous ne me devez rien [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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