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.Le garçon enfonça la détente.Avec un son mat, le percuteur s’écrasa sur une chambre vide.Soudain, une déflagration assourdissante se fit entendre, accompagnée d’un éclair blanc.Une grenade paralysante venait d’exploser à l’intérieur de la voiture de police garée à l’avant de la Ford.Trois autres engins explosifs détonèrent sur la chaussée.Un dernier déchira le pneu du second véhicule.James, Curtis et les deux policiers avaient temporairement perdu l’ouïe et la vue.Une voiture qui passait à leur niveau fit quelques embardées avant de s’immobiliser sur le bas-côté.Après avoir lancé sa dernière grenade, Lauren avait enfoui son visage dans le sable et enfoncé ses doigts dans ses oreilles.Elle avait compté six explosions, s’était redressée d’un bond, puis ruée vers le policier.Elle lui infligea une décharge de quatre-vingt-dix mille volts à l’aide de la matraque électrique de Scott.L’homme s’effondra sur l’asphalte, sonné pour deux bonnes minutes.Lauren s’empara de son pistolet et vida le chargeur en direction de la femme, en prenant soin de viser assez haut pour ne pas la toucher.Cette dernière, malgré son état de confusion, entendit les détonations et plongea dans le fossé.Lauren se précipita sur elle et lui infligea le même traitement qu’à son collègue.Elle jeta les armes des policiers par-dessus le rail de sécurité, puis retourna calmement s’asseoir sur le siège passager de la Ford.— James, est-ce que ça va ? hurla-t-elle.Ce dernier hocha la tête.Les cris de sa sœur parvenaient à peine à couvrir le sifflement aigu provoqué par l’explosion des grenades, mais les taches blanches qui flottaient dans son champ de vision commençaient à s’estomper.— Combien de grenades tu as lancées ? demanda-t-il.— Toutes, répondit Lauren.Tu crois que tu peux conduire ?— Ça commence à aller mieux, dit-il en tournant la clé de contact.Lauren se tourna vers Curtis.Le visage baigné de larmes, il était effondré sur la banquette arrière.— Pourquoi ça n’a pas marché ? gémit-il en fixant l’extrémité du canon du quarante-quatre magnum.— Je déteste les armes à feu, répondit Lauren.Il n’était pas chargé.C’était pour les impressionner, rien de plus.— Tu es complètement débile ! brailla Curtis.Les pistolets des flics étaient chargés, eux.— Tu peux parler, pauvre malade.Ça va pas la tête, de vouloir de te flinguer ?— Je préférerais être mort.— Bon, vous allez la fermer, oui ou merde ? dit James.J’essaie de me concentrer.Il enclencha la marche arrière, recula de quelques centaines de mètres, s’engagea dans la brèche de la glissière centrale pour reprendre la direction de la Californie, puis enfonça brutalement la pédale d’accélérateur.Aussitôt, le volant vibra violemment entre ses mains.Il renouvela la manœuvre avec plus de délicatesse, et le véhicule prit un peu de vitesse.— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Lauren.— Je ne sais pas, répondit-il.Je crois que j’ai entendu un bruit bizarre, en traversant le terre-plein.Il éprouvait les plus vives difficultés à rouler en ligne droite.Le véhicule ne dépassait pas les cinquante kilomètres-heure.Un 30 tonnes filait pleins gaz dans leur direction.Le conducteur actionna son avertisseur puis se déporta sur la voie centrale.James poussa de nouveau l’accélérateur.Le volant réagit si brutalement qu’il faillit lui arracher un bras.— Je ne peux pas aller plus vite, annonça-t-il d’un ton sinistre.— Qu’est-ce qu’on va faire ? demanda Lauren.— J’en ai pas la moindre idée.Ce qui est sûr, c’est qu’on ne roulera pas jusqu’à Los Angeles dans cette poubelle ambulante.24.CaravaneJames ne tarda pas à comprendre qu’il ne pourrait pas longtemps circuler sur l’autoroute parfaitement rectiligne à bord d’un véhicule poussif sans être repéré par les forces de police.Les muscles des bras tétanisés à force d’avoir lutté contre la direction rebelle, il s’engagea sur une bretelle menant à une aire de repos où étaient regroupés des magasins libre-service et des enseignes de restauration rapide.À cette heure matinale, ils étaient tous fermés.Tous phares éteints, il traversa le parking désert, puis se gara à l’arrière de la boutique d’un glacier dont l’enseigne, un énorme sundae rose en néon, était visible à des kilomètres depuis l’autoroute.Il alluma le plafonnier de la cabine et se tourna vers Curtis.Ce dernier n’avait pas lâché le revolver.Son visage était baigné de larmes et son corps secoué par un rire nerveux.— Vous croyez que je trouverai un flingue qui fonctionne, un jour ? demanda-t-il.James était épouvanté par la dégradation de l’état psychologique de son compagnon d’évasion.Pour la première fois, il entrevoyait sa double personnalité, la pulsion qui l’avait conduit à assassiner trois inconnus à cause d’un simple désaccord avec un enseignant.Il se pencha vers Lauren :— Bon, on est où, exactement ?— À quelques kilomètres d’une petite ville appelée Nix.— Alors c’est là qu’on va, dit James.Les flics ne savent pas que notre bagnole est en rade.Je pense qu’on a une heure ou deux devant nous avant qu’ils ne la retrouvent.— Et on fera quoi, une fois là-bas ?James haussa les épaules.— Soit on se planquera jusqu’à la levée des barrages, soit on piquera une autre caisse pour essayer de passer à travers.On verra sur place, en fonction des possibilités.Lauren replia la carte.James descendit de la voiture, récupéra le sac à dos de sa sœur dans le coffre, puis ouvrit la portière arrière [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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