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.– Du calme, dit Lárus.Il n’y a personne derrière.– Ne recommence pas ton cirque, Sara, dit Dóra.Ça n’apporte rien.Tu le sais.Sinon, tu vas retourner directement dans ta cellule.– Qu’est-ce qu’elle vous a dit ?– Bettý n’est pas là, dit Lárus.Du calme !Je me levai doucement et ne quittai plus la glace des yeux.Ils se levèrent tous les deux.La porte de la cellule s’ouvrit et le gardien apparut dans l’ouverture.– Du calme, dit Dóra d’une voix apaisante.– Qu’est-ce que tu leur as dit ? m’écriai-je devant la glace.– Assise ! ordonna Lárus, requérant des yeux l’aide du gardien de prison.– Assieds-toi, dit Dóra très calmement.Il n’y a personne derrière la glace.C’est ton imagination.Et s’il y avait quelqu’un, ce ne serait certainement pas Bettý.Crois-moi.Bettý ne pourrait jamais être là derrière la glace.Je me calmai un peu et la regardai.– Tu ne me mens pas ?– Non, dit Dóra.– Tout le monde me ment, dis-je.Tout le monde m’a menti depuis le début.– D’accord, dit Dóra.Assieds-toi et nous allons parler de ceux qui t’ont menti.– Tout le monde m’a menti tout le temps, dis-je.La tension qui régnait dans la pièce diminuait.Le gardien de prison qui se tenait dans l’ouverture de la porte hésitait.Dóra lui fit signe de s’éclipser.Lárus se rassit.Dóra et moi restions debout et nous nous regardâmes dans les yeux.J’eus l’impression qu’elle me comprenait.Je me calmai et m’affaissai sur mon siège.– Tout le monde me ment, répétai-je.– Nous avons le témoignage d’un homme, dit Dóra avec prudence.Il a entendu dire certaines choses sur toi par Tómas Ottósson Zoëga.Je vais te dire ce que c’est, mais il ne faut pas que tu t’excites.C’est compris ? Sinon, tu retournes directement dans ta cellule.– On en a assez de ce cinéma, dit Lárus.– De quoi est-ce que tu parles ? Quel témoignage ?– Tómas a dit à cet homme, son compagnon de chasse, que tu voulais que ça se passe sauvagement.Est-ce que tu sais de quoi je parle ?– Sauvagement ?– Et brutalemment, dit Lárus.– De quoi est-ce que vous parlez ?– De sexe, dit Dóra.– De sexe ?Ils étaient assis et se taisaient.– De moi ? De ma sexualité ? Est-ce que quelqu’un a parlé de ma sexualité ? Un compagnon de chasse de Tómas ?– C’est exact ? demanda Dóra.– Non, c’est faux, dis-je.C’est un mensonge.Encore un de ces foutus mensonges.Pourquoi Tómas aurait-il parlé de ma sexualité ? Il n’en savait rien.Ça devait venir de Bettý, comme tout le reste.Elle semblait avoir abreuvé Tómas de toutes sortes de fausses informations sur moi.Elle était en train de faire la même chose avec la police.– Nous avons un témoignage sur autre chose, dit Lárus.– Autre chose ? Quoi ?– Que vous aviez une liaison, dit Dóra.Ou bien une sorte d’amour vache, ainsi qu’il me semble l’avoir entendu formuler.– Moi et Tómas ?– Et ça s’est terminé par un viol, dit Lárus.– Comme ça, tu avais une raison de te venger et de le tuer.– Qui vous a raconté ces salades ? Je vous l’ai dit cent fois : ce n’était pas un viol.Tómas et moi, on n’avait pas de liaison, merde !Je ne sais pas comment parler de ça.Dans tout ce qui m’est arrivé et dans tous les guêpiers où j’ai pu me fourrer, il n’y a rien de plus douloureux que le viol, et je suis absolument incapable de raconter ce qui s’est passé.C’est une douleur lancinante qui me transperce.La seule méthode que j’ai pour en venir à bout, c’est de refouler ça aussi loin que possible au tréfonds de mon âme.Des lambeaux de cette horreur remontent parfois à la surface et me font me crisper d’épouvante.Ses mains sur mon corps.Son haleine imbibée d’alcool.Son poids quand il s’est allongé sur moi par terre.Mes tentatives désespérées pour lui donner des coups de pied.La douleur que j’ai ressentie quand il m’a pénétrée…Et cette souffrance.Toute cette souffrance que je ne peux plus contenir.Un long moment s’était écoulé dans le silence le plus complet.Ils me regardèrent d’un air de profonde commisération.J’étais fatiguée.Fatiguée de tous ces mensonges.De toutes ces manigances.Plus que fatiguée.– Vous n’avez pas encore trouvé ? dis-je à la fin.– Trouvé quoi ? dit Dóra.– Pour nous deux, Bettý et moi, dis-je.– Quoi vous deux, Bettý et toi ? demanda Lárus.– C’était nous qui avions une liaison, dis-je.C’était elle qui trompait Tómas avec moi, et non l’inverse.Bettý et moi, on était ensemble.28Je ne me souviens plus comment je suis rentrée de chez Stella.Je ne me souviens plus de la circulation qu’il y avait.J’ai pris congé d’elle en pensant à autre chose.Elle m’a demandé si ça allait [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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