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.Celle, hallucinée, des librairies d’ancien, des magasins coloniaux, des collèges en juillet.La Sologne bleue, le spectacle des hommes, l’immense introspection.La nuit rouge brûlait là-haut.Les impressions du passé (vingt-trois ans ? Vingt et un ans ? Dix-sept ans ? alors) revenaient – impressions, vraiment, décalques –, et, avec elles, le souvenir des lumières temporelles, les nuages, la chaleur, la netteté de l’air d’enfance, quelques phrases, des photographies, des femmes, beaucoup de femmes, quelques hommes parfois mais surtout les femmes, et puis les animaux ; une pleine armoire de souvenirs jaunis.Je me souvenais Sacierges, Saclay, ma vie ensuite.Je me souvenais brumaille, déception, abandon.Je me souvenais la Chalosse.Quatre étés de suite, les quatre premiers des années soixante-dix, j’avais été là-bas, avec mes seuls frères et sœurs, chez un morceau de la famille qui habitait un petit village, qu’ils avaient colonisé, la moitié de la famille dans ce coin de province, une espèce de toile fraternelle qu’ils auraient tissée autour.70.71.72.73.Et à repenser à cela, ce pan de la vie qui n’était ouvert que pour saigner maintenant, c’était ciels, choses, moments, qui ne revenaient jamais, comme certains souvenirs, par efforts, mais brusques éclairs, associations d’idées, détours, et, le plus souvent, sans qu’on sache pourquoi, le long de jours où on pressent qu’il ne se passera rien.Dans le ciel noyé de bleu, de silence, je les vis.D’abord, il m’avait semblé distinguer un nuage lointain, très enfoncé dans les couches du ciel, masqué sous trop de gouache : une ombre blanche dans un brouillard azur.Puis, quand je m’étais aperçu que la forme perdurait, ne s’estompant pas, j’avais pris le chemin pour la reconnaître.Oh ! rien n’avait été facile, rien ne m’avait sauté aux yeux, comme ces gâteaux mous qui surgissent d’on ne sait trop où en pleine mémoire ; « l’effort, l’effort ».Et maintenant les souvenirs dégouttaient, comme l’eau accrochée au toit après la pluie.Evidemment, il fallait, il aurait fallu, il avait fallu que je me souvienne des arbres, gouttes d’encre, sombres et étroits sur la ligne de l’horizon, qui n’était qu’un buvard depuis la place de……, la vue sur la forêt des Landes, un nom qui aimantait, forêt des Landes, gigantisme des bois, odeurs vernies, véloces, musquées, transpiration des pins, et surtout le cahier à la jaquette couleur lentilles, avec dessus, écrite bleu sur vert, l’étendue du ciel.Et devant la forêt qui d’ici semblait sans fin et sans but, la plénitude, l’électricité vitale et de grandes vasques de solitude, de plénitude me montaient au nez, à la tête, la citadelle était prise, je cédais, et devant moi la forêt, et derrière moi ma vie qui, j’avais l’impression, regardais le paysage par-dessus mon épaule, et devant les kilomètres de vert nos regards accordés.Le souvenir m’avait envahi, persécuté, martyrisé, anobli, fréquenté.Le souvenir, enfin, avait disparu, désincarné.La dame rousse – dont tout compte fait je ne dirai que ceci : je ne l’ai pas tellement aimée – je l’avais rebaptisée dans mon imagination, et c’était sans doute le résidu d’autre chose, une histoire que j’avais vécue enfant, à cinq, six ans peut-être, maintenant j’en avais onze, et cette histoire me paraît si lointaine que je me demande si je l’ai vécue pour de vrai, si énigmatique qu’elle semble venue d’un autre temps, aux mœurs même différentes.Cela se passait à l’école où j’étudiais à…., sans doute lors du cours préparatoire (cette histoire met en scène des grands, de grands enfants du cours moyen qui avaient dans ma tête l’apparence de géants, assez jeunes, mais on le sait tout est relatif et l’enfance [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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