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.— On a fouillé les papiers et l’atelier de la victime, à la recherche d’un mobile possible.Rien.On a ensuite relevé les noms sur son carnet d’adresses et on a appelé ses proches.Tous ceux qu’on a pu joindre avaient l’air stupéfaits qu’on l’ait tué.À croire que ce Duchamp était un saint.Ah, j’oubliais une coïncidence curieuse : Duchamp connaissait l’inspecteur Pendergast.D’Agosta se sentit rougir, honteux de jouer la comédie à Laura.— Ils étaient apparemment amis.On a retrouvé l’adresse de Pendergast au Dakota dans son carnet d’adresses.À en croire son agenda, ils ont même déjeuné ensemble à trois reprises l’an dernier, toujours un 21.Si Pendergast n’était pas mort, je serais curieuse d’avoir son opinion sur cette affaire.Au point où j’en suis, je crois que j’accepterais son aide, c’est dire.Elle s’arrêta soudain en voyant l’expression crispée de D’Agosta.— Oh Vinnie, dit-elle en lui prenant la main.Je suis désolée, je ne voulais pas te faire de peine.D’Agosta était plus mal que jamais.— Et si c’était le crime dont Pendergast me parlait dans sa lettre ?Hayward retira lentement sa main.— Pardon ?— Eh bien.Bégaya D’Agosta.Diogène haïssait son frère, il a pu décider de se venger en assassinant ses amis.Hayward l’observait attentivement, les yeux plissés.— J’ai appris qu’un autre ami de Pendergast, un universitaire, avait récemment été tué à La Nouvelle-Orléans.— Mais enfin, Vinnie, ça n’a aucun sens.Pourquoi son frère tuerait-il ses amis maintenant qu’il est mort ?— Va savoir ce qui peut se passer dans la tête d’un cinglé.Mais si c’était mon enquête, je trouverais la coïncidence plutôt troublante.— Qui t’a parlé de ce crime à La Nouvelle-Orléans ?D’Agosta détourna le regard et joua machinalement avec sa serviette.— Je ne me souviens plus.Il me semble que c’est Constance, son assistante.— Je reconnais volontiers que cette affaire est étrange, soupira Hayward.Ton hypothèse est un peu tirée par les cheveux, mais tu peux compter sur moi pour ne négliger aucune piste.La serveuse arrivait avec le petit déjeuner de D’Agosta.Gêné, il donna un coup de couteau dans son œuf et fit gicler une longue traînée de jaune dans son assiette.Agacé, il se retourna.— S’il vous plaît ! dit-il à l’adresse de la serveuse qui retraversa la salle d’un pas traînant.D’Agosta lui tendit son assiette.— J’avais demandé des œufs bien cuits, pas des œufs à moitié crus.— Pas de problème, chéri.Inutile de t’énerver, répliqua la femme en s’éloignant avec l’assiette.— Ouh là ! Tu ne crois pas que tu as été un peu dur avec elle ? s’étonna Hayward à voix basse.— J’ai horreur des œufs coulants, répondit D’Agosta, les yeux plongés dans son café.Ça me dégoûte.Un court silence s’installa.— Qu’est-ce qui ne va pas, Vinnie ? s’inquiéta-t-elle— Ce Diogène me rend cinglé,— Ne prends pas mal ce que je vais te dire, mais il est grand temps que tu laisses tomber cette histoire.Ce n’est pas comme ça que tu ressusciteras Pendergast.Franchement, je ne te reconnais pas.À ta place, je me replongerais dans le boulot, c’est encore le meilleur remède contre le blues.Sans compter que singleton risque de finir par s’énerver.Je sais bien que tu as raison, retentit une voix dans la tête de D’Agosta.Ne rien pouvoir dire à Hayward le rendait déjà malade, mais c’était pire encore de devoir lui soutirer des informations sans lui avouer que Pendergast était vivant.Il grimaça tant bien que mal un sourire penaud.— Je suis désolé, Laura.Tu as raison, il est grand temps que je me remette au boulot.Et moi qui me comporte comme un ours mal léché alors que tu as passé une nuit blanche.Je suppose que c’est à cause de ton enquête que tu n’es pas rentrée ?Elle l’observa quelques instants d’un œil inquisiteur, porta une bouchée d’omelette à sa bouche et repoussa son assiette.— Je n’ai jamais vu un crime exécuté avec autant de minutie.Non seulement le meurtrier a laissé très peu d’indices derrière lui, mais ceux dont nous disposons sont pour le moins curieux.A part les morceaux de corde, nous n’avons trouvé que quelques fibres textiles.— Trois indices, c’est mieux que rien.— Trois indices, exactement : les fibres, les cordes et ces nœuds bizarres.Sauf qu’on a fait chou blanc jusqu’à présent.C’est pour ça que je suis restée au bureau toute la nuit.Ça, plus la paperasse habituelle.Les fibres proviennent d’une laine très rare que les types du labo ne connaissaient pas.On n’a rien trouvé dans nos banques de données, ni dans celles du FBI.On a mis un expert en textiles sur l’affaire.Même chose avec les cordes.On sait seulement qu’elles n’ont été fabriquées ni en Amérique, ni en Europe, ni en Australie, ni au Moyen-Orient.— Et les nœuds ?— C’est encore plus étrange.Notre spécialiste n’en revenait pas.Il était fasciné, et on l’avait pourtant tiré du lit à 3 heures du matin.À première vue, on pourrait croire qu’il s’agit de nœuds faits au hasard par un fétichiste ou un cinglé du même tonneau.Eh bien, pas du tout ! Ce sont au contraire des nœuds extrêmement élaborés.Notre spécialiste n’en croyait pas ses yeux, il n’en avait jamais vu de pareils.Il a voulu nous le prouver par a + b en se lançant dans de grandes théories mathématiques auxquelles je n’ai rien compris.— Je serais curieux de voir une photo de ces nœuds, si c’était possible.Elle lui lança un nouveau regard surpris,— Ça doit être mon passé de boy-scout qui refait surface, plaisanta-t-ilElle hocha lentement la tête.— À l’école de police, il y avait un prof qui s’appelait Riderman.Tu te souviens de lui ?— Non.— Il avait une véritable passion pour les nœuds.Il disait toujours que les nœuds sont la manifestation en trois dimensions de ta quatrième dimension.Si ça a une quelconque signification.Mais je suis sûre d’une chose, ajouta-t-elle après avoir avalé une gorgée de café, ces nœuds sont la clé de l’affaire.D’un air triomphal, la serveuse s’approcha et posa devant D’Agosta des œufs au plat à moitié carbonisés.Hayward ne put réprimer un sourire.— Bon appétit, dit-elle en pouffant.Une vibration dans la poche de son manteau empêcha D’Agosta de répondre.Étonné, il mit quelques instants avant de se souvenir que Pendergast lui avait confié un portable.Il le tira précipitamment de sa poche.— Tu t’es acheté un nouveau téléphone ? demanda Hayward.D’Agosta, désemparé, décida brusquement qu’il ne pouvait continuer à lui mentir.— Désolé, dit-il en se levant.Il faut que j’y aille.Je t’expliquerai plus tard.Hayward, stupéfaite, fit mine de se lever à son tour.— Mais enfin, Vinnie.— Ça t’ennuie de régler ? lui demanda-t-il en l’embrassant.À charge de revanche.— Mais.— À ce soir, mon amour.Bonne chance avec ton enquête.Il lui serra les épaules d’un geste affectueux en affrontant brièvement son regard interrogateur, puis il tourna les talons et traversa le restaurant à grandes enjambées.Dans la rue, il relut le message affiché sur l’écran du portable :RV au coin de York et de la 77e.TOUT DE SUITE.15D’Agosta venait d’arriver au point de rendez-vous fixé par Pendergast lorsqu’une énorme limousine noire s’arrêta, à sa hauteur [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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