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.De ce point, Doniphan promena sa lunette sur les masses de verdure qui s’arrondissaient au levant.Bien que son regard ne pût atteindre jusqu’au littoral, caché derrière le rideau des Beechs-forest, si quelque fumée se fût élevée dans l’air, il l’aurait certainement aperçue – ce qui eût indiqué que Walston et les siens étaient campés sur cette partie de l’île.Doniphan ne vit rien dans cette direction, ni davantage au large de Sloughi-bay, dont les parages étaient toujours déserts.Depuis que les excursions étaient interdites, depuis qu’il y avait lieu de laisser les fusils au repos, les chasseurs de la colonie avaient été contraints de renoncer à leur exercice de prédilection.Heureusement les pièges et collets, tendus aux abords de French-den, fournissaient du gibier en quantité suffisante.D’ailleurs, les tinamous et les outardes s’étaient tellement multipliés dans la basse-cour, que Service et Garnett furent obligés d’en sacrifier un bon nombre.Comme on avait fait une très abondante récolte des feuilles de l’arbre à thé, ainsi que de cette sève d’érables, qui se transforme si aisément en sucre, il ne fut pas nécessaire de remonter jusqu’au Dike-creek pour renouveler ces provisions.Et même, si l’hiver arrivait avant que les jeunes colons eussent recouvré leur liberté, ils étaient largement pourvus d’huile pour leurs fanaux, de conserves et de gibier pour leur office.Ils n’auraient à refaire que le stock de combustible, en charriant le bois coupé dans les massifs de Bog-woods, et sans trop s’exposer, en suivant la rive du rio Zealand.À cette époque, une nouvelle découverte vint même ajouter au bien-être de French-den.Cette découverte ne fut point due à Gordon, bien qu’il fût très entendu aux choses de la botanique.Non ! C’est à Kate qu’en revint tout le mérite.Il y avait, sur la limite des Bog-woods, un certain nombre d’arbres, qui mesuraient cinquante à soixante pieds de hauteur.Si la hache les avait épargnés jusqu’alors, c’est que leur bois, très filandreux, eût médiocrement alimenté les foyers du hall et de l’enclos.Ils portaient des feuilles de forme oblongue, qui s’alternaient aux nœuds de leurs branches, et dont l’extrémité était armée d’une pointe acérée.Dès la première fois – le 25 octobre – que Kate aperçut un de ces arbres, elle s’écria :« Eh !… Voici l’arbre à vache ! »Dole et Costar, qui l’accompagnaient, partirent d’un franc éclat de rire.« Comment, l’arbre à vache ? dit l’un.– Est-ce que les vaches le mangent ? dit l’autre.– Non, mes papooses, non, répondit Kate.Si on l’appelle ainsi, c’est qu’il donne du lait, et du lait meilleur que celui de vos vigognes ! »En rentrant à French-den, Kate fit part à Gordon de sa découverte.Gordon appela aussitôt Service, et tous deux retournèrent avec Kate à la lisière des Bog-woods.Après avoir examiné l’arbre en question, Gordon pensa que ce devait être un de ces « galactendrons » qui poussent en assez grand nombre dans les forêts du nord de l’Amérique, et il ne se trompait pas.Précieuse découverte ! En effet, il suffit de faire une incision dans l’écorce de ces galactendrons pour qu’il s’en échappe un suc d’une apparence laiteuse, ayant le goût et les propriétés nutritives du lait de vache.En outre, quand on laisse ce lait se coaguler, il forme une sorte de fromage excellent, en même temps qu’il produit une cire très pure, comparable à la cire des abeilles, et dont on peut faire des bougies de bonne qualité.« Eh bien, s’écria Service, si c’est un arbre à vache, ou plutôt un arbre-vache, il faut le traire ! »Et, sans s’en douter, le joyeux garçon venait d’employer l’expression dont se servent les Indiens, puisqu’ils disent couramment : « Allons traire l’arbre.»Gordon fit une incision dans l’écorce du galactendron, et il en sortit un suc, dont Kate recueillit deux bonnes pintes dans un vase qu’elle avait apporté.C’était une belle liqueur blanchâtre, d’un aspect très appétissant, et qui renferme les mêmes éléments que le lait de vache.Elle est même plus nourrissante, plus consistante, et aussi d’une saveur plus agréable.Le vase fut vidé en un instant à French-den, et Costar s’en barbouilla la bouche comme un jeune chat.À la pensée de tout ce qu’il ferait de cette nouvelle substance, Moko ne cacha point sa satisfaction.D’ailleurs, il n’aurait point à la ménager.Il n’était pas loin, le « troupeau » de galactendrons, qui lui fournirait abondamment ce lait végétal !En vérité, – on ne saurait trop le répéter, – l’île Chairman eût pu suffire aux besoins d’une nombreuse colonie.L’existence des jeunes garçons y était assurée, même pour un long temps [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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