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.»Va planter les choux, Toubib.Le génie est revenu avec une nouvelle perturbante.On nous attendait à Battage.Nous, nommément, la Compagnie noire.Comment diable la nouvelle avait-elle circulé ?Les quais étaient noirs de monde quand nous sommes entrés au port, bien qu’apparemment personne n’ait voulu admettre que nous arrivions de Gea-Xle.Sans doute nous croyait-on issus d’une génération spontanée sur le fleuve, au détour d’un méandre.J’ai donné l’ordre qu’on demeure à bord et qu’on évite de se montrer jusqu’à l’arrivée du convoi.Il est arrivé indemne.Les soldats embarqués et les équipages ont répandu de folles histoires sur les dévastations qu’ils avaient découvertes dans notre sillage.La joie s’est emparée de Battage.Le blocus des pirates asphyxiait la ville.Je regardais ces braves citoyens, caché derrière un mantelet.Ici et là, je remarquais de petits hommes à la peau brune et au regard dur qui paraissaient moins réjouis de notre réussite.« Est-ce que ces types seraient ceux dont tu parlais ?, ai-je demandé à Qu’un-Œil.Il les a toisés d’un air soupçonneux, puis a secoué la tête.« Les nôtres sont plutôt par là.Les voilà.Bizarre.»J’ai vu à qui il faisait allusion.Un type avec de longs cheveux blonds.Qu’est-ce qu’il fichait ici ? « Garde-les à l’œil.»Accompagné de Mogaba, Gobelin et de deux gars qui avaient des têtes à manger des nourrissons au petit-déjeuner, je suis allé discuter avec les chefs du convoi.Ils m’ont étonné.Non seulement ils ont payé rubis sur l’ongle, mais ils nous ont en outre offert une prime pour chaque péniche arrivée à bon port.Puis j’ai réuni mes lieutenants et je leur ai dit : « On débarque et on taille la route.Ce coin me donne la chair de poule.»Gobelin et Qu’un-Œil se sont plaints.Naturellement.Ils voulaient rester pour se payer du bon temps.Ils nous ont rejoints quand le carrosse de fer, les grands destriers noirs et l’étendard de la Compagnie se sont engagés dans la rue du port.La liesse populaire a tourné court immédiatement.Je m’y étais préparé.Des visages empreints d’angoisse ont regardé passer notre drapeau encore bien présent dans les mémoires.Battage s’était trouvée dans le camp adverse quand la Compagnie avait servi Goes.Nos frères d’armes leur avaient flanqué de sacrées déculottées.Au point qu’ils se souvenaient encore de la Compagnie, si longtemps après les événements, et bien que Goes ait entre-temps disparu.Nous avons fait halte sur un marché de plein air dans les faubourgs méridionaux de Battage.Mogaba a envoyé deux de ses lieutenants acheter des vivres.Gobelin s’est mis à trépigner en couinant parce que Qu’un-Œil avait donné ordre à Crapaud de singer ses moindres gestes et paroles.Le génie, en cet instant, traînait les pieds derrière lui, l’air profondément absorbé dans ses pensées.Otto, Hagop et Chandelles essayaient de constituer une cagnotte de paris.Pour l’empocher, il fallait deviner avec le plus de précision quand Gobelin riverait le clou à son collègue.Restait à définir cette notion de clou rivé.Qu’un-Œil observait cet affairement avec un petit sourire condescendant, certain d’avoir désormais pris l’ascendant sur son comparse.Les Nars, non loin, conservaient leur attitude rigoureusement militaire, même si la nôtre, moins stricte et disciplinée, les décontenançait quelque peu.Nous ne les avions toutefois pas déçus sur le fleuve.Qu’un-Œil s’est amené au trot.« Les étrangers nous épient encore.Je les ai tous repérés, maintenant.Ils sont cinq, quatre hommes et une femme.— Fais-les cerner et amène-les-moi.On va voir ce qu’ils veulent.Où est Sifflote ? »Qu’un-Œil me l’a montré et s’est éclipsé.Tandis que je m’approchais de Sifflote, j’ai remarqué qu’une douzaine de mes hommes avaient disparu.Qu’un-Œil employait les grands moyens.J’ai demandé à Sifflote de préciser à Mogaba que je ne voulais pas d’un stock de vivres pour une campagne de six mois [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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