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.J’avais envie de m’étendre et d’être serré dans des bras, mais les pas s’avançaient déjà sur le gravier.— Qui est-ce ? s’exclama Makoto en se tournant, le sabre à la main.Dois-je donner l’alerte au temple ?— Non ! Ce sont les hommes avec qui je dois partir.Il ne faut pas que sire Araï le sache.Muto Kenji, mon ancien professeur, et le maître Kikuta attendaient à la lueur de la lune.Ils portaient des vêtements de voyage et leur aspect était insignifiant, plutôt piteux – on aurait dit deux frères, des érudits peut-être ou des marchands au bord de la faillite.Il fallait les connaître aussi bien que moi pour remarquer leur attitude vigilante, leurs muscles d’acier attestant une vigueur physique hors du commun, leurs yeux et leurs oreilles auxquels rien n’échappait, et cette intelligence souveraine qui faisait paraître brutaux et maladroits, en comparaison, des seigneurs de la guerre comme Iida et Araï.Je me jetai aux pieds du maître Kikuta et m’inclinai, le front dans la poussière.— Lève-toi, Takeo, dit-il.Et à ma grande surprise, Kenji et lui m’étreignirent.Makoto serra mes mains dans les siennes.— Adieu.Je sais que nous nous reverrons, car nos destins sont liés.Kikuta me demanda avec douceur de lui montrer la tombe de sire Shigeru.Sa voix était telle que dans mon souvenir : celle d’un homme qui comprenait ma nature véritable.« Mais sans vous il ne serait pas dans cette tombe », pensai-je.Cependant je gardai cette réflexion pour moi.Dans la paix de la nuit, je commençais à accepter l’idée que cette mort était une part de la destinée de sire Shigeru, de même que son apothéose actuelle, qui faisait de lui un héros dont des foules innombrables viendraient implorer l’aide dans ce temple pendant des siècles, aussi longtemps que Terayama existerait, pour l’éternité peut-être…Nous nous inclinâmes devant la stèle fraîchement gravée.Qui sait ce que Kenji et Kikuta dirent alors en leur cœur ? Pour moi, je demandai pardon à sire Shigeru, le remerciai une fois encore de m’avoir sauvé la vie à Mino et lui dis adieu.Il me sembla que j’entendais sa voix, que je voyais son sourire plein de franchise.Le vent agitait les feuillages des cèdres antiques, les insectes faisaient toujours retentir la nuit de leur chant obsédant.Je me dis qu’il en serait ainsi à jamais : été après été, hiver après hiver, la lune disparaîtrait vers l’occident, rendant le ciel nocturne aux étoiles qui à leur tour, une ou deux heures plus tard, baisseraient les armes devant l’éclat du soleil.Le soleil s’avancerait au-dessus des montagnes, et les ombres des cèdres s’allongeraient dans son sillage jusqu’à l’instant où il déclinerait de nouveau derrière les collines.Tel était le monde, et l’humanité continuait d’y vivre de son mieux, entre l’ombre et la lumière.REMERCIEMENTSLes deux héros de ce livre, Takeo et Kaede, sont nés de mon premier voyage au Japon, en 1993.Nombreux sont ceux qui m’ont aidée ensuite à faire les recherches nécessaires pour écrire leur histoire.Je voudrais remercier l’Asialink Foundation, qui m’a accordé en 1999 une bourse pour passer trois mois au Japon, l’Australia Council, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce et l’ambassade d’Australie à Tokyo, ainsi que l’ArtsSA (South Australian Government Arts Department).Au Japon, j’ai reçu le soutien de l’Akiyoshidai International Arts Village (préfecture de Yamaguchi), dont l’équipe m’a été d’un secours inestimable dans mon exploration du paysage et de l’histoire du Honshu occidental.J’aimerais tout particulièrement remercier M.Kori Yoshinori, Mlle Matsunaga Yayoi et Mlle Matsubara Manami.Je suis spécialement reconnaissante envers Mme Tokorigi Masako pour m’avoir montré les peintures et les jardins de Sesshu, ainsi qu’envers son époux, Miki, pour ses informations concernant les chevaux à l’époque médiévale.Le temps que j’ai passé dans l’archipel avec deux compagnies théâtrales a été riche d’enseignements – je remercie du fond du cœur Kazenoko à Tokyo et Kyushu, ainsi que Gekidan Urinko à Nagoya.Merci aussi à Mlle Kimura Miyo, compagne de voyage idéale, qui m’a emmenée à Kanazawa et au Nakasendo et a répondu à mes questions incessantes sur la langue et la littérature japonaises.Je remercie M.Mogi Masaru et Mme Mogi Akiko pour l’aide qu’ils m’ont apportée dans mes recherches, pour leurs suggestions de noms et, avant tout, pour la constance de leur amitié.En Australie, je voudrais témoigner ma gratitude à mes deux professeurs de japonais, Mme Thuy Coombes et Mme Etsuko Wilson, ainsi qu’à Simon Higgins, qui me fit plusieurs suggestions précieuses, à Jenny Darling, mon agent, à mon fils Matt, premier lecteur de chacun de ces trois volumes, et au reste de ma famille pour avoir non seulement supporté, mais partagé mes obsessions.Je voudrais aussi remercier les auteurs des archives de l’histoire des samouraïs sur Internet ainsi que les participants du forum de discussion pour leurs aperçus et leur compétence sans pareille.Les calligraphies sont l’œuvre de Mmes Sugiyama Kazuko et Etsuko Wilson.Qu’elles trouvent ici l’expression de mon immense reconnaissance.Suite voir deuxième tome :Les neiges de l’exil.4eme COUVERTUREAu XIVe siècle dans un Japon médiéval imaginaire, le jeune Takeo grandit au sein d’une communauté rurale paisible.Il est un Invisible, membre d’une secte religieuse qui condamne la violence.Mais un jour son village se fait détruire par les hommes de Iida, chef du puissant clan des Tohan.La famille de Takeo est massacrée, et lui-même n’est que sauvé de justesse par sire Shigeru, du clan des Otori, qui passait au hasard par là.Ce dernier décide de prendre le jeune Takeo sous son aile, il va même l’adopter pour en faire un descendant de son clan.Takeo va se retrouver alors plongé au cœur de la politique féodale de l’époque, faite avant tout de guerres sanglantes entre les différents clans.Les Otori sont de plus les ennemis jurés des Tohan, et Takeo n’aura qu’une seule envie, celle de se venger des massacres commis sur sa famille par Iida.Shigeru fait tout son possible pour donner au plus vite les enseignements nécessaires à son jeune protégé.Takeo, lors de son apprentissage des arts martiaux, va même révéler des dons insoupçonnés, quasi magiques.Car ce jeune paysan n’est pas ce qu’il croit être.Il serait le descendant de la mystérieuse Tribu, secte d’assassins vivant en secret à travers tout le pays.Le Silence du Rossignol est le premier volet du Cycle du Clan des Otori, une grande fresque épique se déroulant dans un Japon médiéval imaginaire [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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