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.L’homme devint tout flasque entre les bras de Clay.— Merde ! marmonna ce dernier en serrant les dents pour ne pas parler trop fort.Je suis désolé, Jer.Je ne voulais pas…Jeremy balaya ces excuses d’un geste et prit le couteau tandis que Clay déposait le corps par terre.— C’est une technique d’autodéfense de base, fis-je remarquer.Ne pas se laisser emmener dans un autre endroit.Il savait qu’on ne voulait pas l’entraîner là-bas pour bavarder gentiment.Jeremy hocha la tête, puis s’agenouilla et posa les doigts sur le cou du type.— Il est mort ? demandai-je.— En supposant qu’il ait eu un pouls avant cela, répondit Jeremy, de nouveau accroupi, en plissant le nez.— Il sent sacrément fort, hein ? C’est peut-être juste une impression, mais je serais prête à jurer que l’odeur devient plus forte.— Elle ne s’améliore pas, en tout cas.(Jeremy regarda à la ronde.) On va devoir jeter le corps…— Le mieux, c’est le marais, répondit Clay.À moins que tu préfères qu’il fasse un petit tour à l’arrière d’un camion.Le bonhomme bougea.Instinctivement, je me précipitai pour m’interposer entre Jeremy et un possible danger.Clay remit le pied sur le cou du type.Mais sa botte passa au travers et heurta le sol.— Qu’est-ce que… ?Le cadavre tressaillit de nouveau ; cette fois, on put se rendre compte qu’il s’effondrait sur lui-même comme un melon pourri.On entendit un crépitement sourd lorsque le corps se raidit et durcit.Puis, il… se désintégra, tout simplement.— Hum, je suppose que cela règle le problème de savoir ce qu’on fait du corps.(Clay regarda la poussière retomber sur l’herbe.) Si seulement tous mes cadavres voulaient bien faire pareil.— Vous me croyez, maintenant, quand je vous dis que ce type n’était pas normal ? demandai-je.— Peu importe, répondit Clay en désignant l’herbe.La menace a été éliminée… ou s’est désintégrée.— C’est tout ? On se contente de disperser la poussière et on rentre chez nous ?— De mon point de vue, oui.Je regardai Jeremy.Il termina d’essuyer le couteau, puis le lança.Ce dernier parcourut trente mètres environ avant d’atterrir dans le marais en soulevant une gerbe d’eau.Le tir était parfait, comme toujours.— Elena ? J’aimerais que tu suives sa piste.Peut-être que ça nous permettra de comprendre comment il est arrivé ici… et de nous assurer qu’il était seul.Ce fut facile.Non seulement l’odeur putride permettait de le suivre à la trace, mais la piste longeait le côté sud de la station-service et menait tout droit au parking qui se trouvait devant.Le type savait exactement où me trouver.Sa puanteur nous mena au nord-est du parking, qui était presque désert.Il n’y avait là qu’une seule voiture, de couleur bordeaux, immatriculée dans l’Ontario.En me rapprochant, j’aperçus des traînées rouges sur la vitre du conducteur.— Ne ralentis pas, murmura Jeremy tandis que l’on continuait notre « promenade », tous les trois.Quand on passera à côté, on jettera un coup d’œil à l’intérieur, mais on continuera à marcher en direction de la route.On savait ce qu’on allait découvrir et on ne se trompait pas.Le cadavre d’un homme gisait allongé sur les sièges avant, hors de vue.Il fixait le plafond de la voiture de ses yeux écarquillés, une plaie béante au niveau de la gorge.— Continuez, murmura Jeremy.On marcha jusqu’à la route, puis on longea la devanture de la station-service.— Il s’est fait conduire en menaçant le chauffeur à la pointe de son couteau, suggérai-je.— On dirait bien, répondit Jeremy.Je surveillais pourtant ce qui se passait derrière nous, mais je ne me rappelle pas avoir vu cette voiture – ou du moins l’avoir vue assez longtemps dans mon rétroviseur pour avoir des soupçons.— Ce qui veut dire qu’il nous suivait de loin.— Et alors ? protesta Clay.Il est mort.« Tu es né poussière et tu redeviendras poussière.» C’est fait, il est temps de rentrer à la maison.Je me tournai vers Jeremy.— Ce doit être à cause de la lettre, non ? On a déclenché quelque chose avec cette lettre la nuit dernière et on a ouvert un portail temporel vers le xixe siècle…Clay ne put s’empêcher de ricaner.Je m’en pris aussitôt à lui.— Oh, désolée si mon explication te paraît un peu trop tirée par les cheveux, toi qui te transformes en loup deux fois par semaine !— Moi, ce que j’en dis…— C’est qu’il y a une explication logique.Bien sûr ! Pourquoi pas celle-là, tiens ? C’était juste un type violent qui aimait s’habiller comme dans l’ancien temps et qui se cachait sous une plaque d’égout de Cabbagetown en attendant qu’une cible potentielle passe dans le coin.L’explosion du transformateur lui a fichu une trouille de tous les diables, il est sorti de son trou en courant et il s’est enfui à toutes jambes.Puis, il s’est rendu compte qu’on le poursuivait et il a compris qu’on pouvait l’identifier – ne serait-ce que par sa terrible odeur corporelle.Il a décidé de nous éliminer avant qu’on puisse le dénoncer à la police pour s’être introduit par effraction dans les égouts dans l’intention de commettre un vol.— Ah, ouais ? Ben, en tout cas, ce n’est pas plus tiré par les cheveux que le fait d’avoir traversé un portail temporel, tu ne trouves pas ?Jeremy nous fit signe de nous remettre en route.— Je dois reconnaître que je suis plutôt de l’avis d’Elena.Une explication surnaturelle est sans doute plus probable.Il doit y avoir un lien avec la lettre.On peut penser que ce type a franchi ce portail ou cette faille temporelle et qu’il voulait récupérer la lettre.— Et qu’il a réussi à la suivre à la trace après nous avoir semés la nuit dernière, renchéris-je.— Mais tout cela n’a plus d’importance, insista Clay, puisqu’un seul type a franchi ce portail et que, maintenant, il n’est plus que poussière.— C’est vrai, admit Jeremy.Avec un peu de chance, c’est la fin de l’histoire.Mais on doit d’abord s’en assurer.(Clay ouvrit la bouche pour protester, mais Jeremy continua sur sa lancée :) Ce ne sera pas long [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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