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.C’est la non-pratique suprême puisque dans l’éclair de l’instant s’annihile tout devenir et toute progression sur la voie spirituelle.C’est la quintessence du tantrisme, du chan, du dzogchen, le Grand Sceau, Mahâmûdra, tel que le nomment tibétains et cachemiriens.Saraha le dit en un vers magnifique de son Dohâkosa : « L’éveil n’a pas de lieu.Connais ce mystère et sois non-mutilé dans la nature essentielle de ta conscience immaculée.»Cette « conscience immaculée » est la liberté totale.Pour l’atteindre, les tantrikâ ne font pas qu’en parler.Ils enseignent comment y parvenir et c’est là le cœur du tantra.12Les sonorités de la vieL’ouïe est un merveilleux révélateur de l’espace.Il suffit de fermer les yeux, de laisser ce sens s’étendre pour percevoir qu’il s’accorde avec la plus grande subtilité.Si nous nous laissons porter par la vague de notre perception, nous pouvons découvrir des horizons de plus en plus lointains, à la limite du silence.Le frémissement de la voix des êtres nous ouvre à la présence.La musique nous charme et nous fait toucher en nous les émotions les plus profondes.Elle nous permet d’explorer un domaine privilégié où le mental apaisé se laisse gagner par l’intuition globale.La musique permet à notre corps de bouger et de retrouver sa liberté fondamentale d’expression à travers la danse.Nous entendons par tout notre corps, nous percevons directement les vibrations de certains instruments qui nous touchent comme une caresse ou nous pénètrent plus profondément.Nous aimons « écouter le silence » ou les bruits infimes qui peuplent l’univers silencieux.Ces sons frémissants nous apaisent et nous rendent sensibles à la subtilité, à l’ouverture de notre être au monde.« À l’instant où ton attention s’éveille par l’intermédiaire des organes des sens, pénètre dans la spatialité de ton propre cœur », conseille le Vijñânabhaïrava tantra.◊ J’ouvre ma sensibilité à l’émergence et à la disparition des sons qui me ramènent à ma propre plénitude.◊ Je laisse mon corps répondre aux sons, à la musique, je laisse mon instrument s’accorder en permanence afin de participer au concert cosmique.◊ Je m’abandonne à l’écoute de ma propre respiration, à celle de l’autre, je communique avec le son du souffle qui m’apporte l’espace et la paix.◊ J’écoute les autres avec une totale présence.Tout mon corps écoute et, au-delà du langage, j’entends ce que me disent les corps.13L’essence de la satisfactionUne stance du Vijñânabhaïrava tantra nous dit clairement : « Là où tu trouves satisfaction, l’essence de la félicité suprême te sera révélée si tu demeures en ce lieu sans fluctuation mentale{18}.» Pour pratiquer cette stance et vivre la sensation que connaît un tantrikâ, faites-en vous-mêmes l’expérience.Choisissez chaque jour, en fonction de votre sensibilité et de votre humeur, d’entrer en communication totale avec les objets de votre désir ou plus simplement avec les états qui se présentent spontanément et qui recèlent le pouvoir de vous apporter une satisfaction que vous sous-estimez.Dès votre réveil, entrez en conscience dans votre corps considéré comme le temple du divin, observez les modifications physiologiques (sensation de la respiration, des tensions, des battements du cœur, du flux sanguin, du diaphragme, des viscères, etc.), la mise en route du mental, le flux des sensations et des émotions.Faites cela pendant vingt ou trente secondes, comme un long travelling à l’intérieur des paysages intérieurs, puis, consciemment, retirez-vous de l’attention et revenez à votre manière habituelle de faire les choses, c’est-à-dire au pilotage automatique.Un peu plus tard, en vous levant par exemple, portez la même attention nue et dépourvue de jugement sur les mouvements de votre corps, de vos muscles.Après quelques secondes, retirez votre attention [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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