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.Celle-ci dominera toutes les autres existences de la planète, ainsi que l’a écrit Poe anonymement.Car ce prétendu « gentleman de Philadelphie » n’est autre que le poète, c’est évident.L’entité invisible qui a visité Jean-Baptiste alors qu’il délirait, bouclé dans l’hôpital de Richmond, était la forme transcendée de Poe.L’auteur a grandi dans cette ville.Son âme y est demeurée.Poe a déclaré à Jean-Baptiste :— Lis mes propos inspirés et tu te libéreras d’un intellect dont tu n’as plus besoin, mon ami.La force t’animera et la souffrance, tout comme ses sensations intimes, ne te distraira plus.Pages 56 et 57.La fin de la progression limitée des pouvoirs de la raison de Jean-Baptiste.Plus de maladies, disparues ces étranges affections.La voix intérieure et la triomphante lumière.— Qui est là ?La main poilue de Jean-Baptiste s’active avec frénésie sous la couverture.La sueur l’inonde, ravivant l’odeur nauséabonde qui règne dans la cellule.Il hurle de rage et de frustration.77Lucy tire à nouveau les papiers froissés de sa poche arrière.Berger s’installe à côté d’elle sur le canapé.— Les rapports de police et d’autopsie, annonce la jeune femme.Berger passe en revue les feuillets qu’elle lui tend, rapidement mais avec attention.— Un riche avocat américain, de fréquents déplacements professionnels à Szczecin… réservait le plus souvent une chambre au Radisson.Il s’est apparemment tiré une balle dans la tête, à la tempe droite.Un pistolet de petit calibre.Il était habillé mais s’est déféqué dessus.Une alcoolémie de 2,1 grammes.Berger lève les yeux vers Lucy, qui commente :— Pour un poivrot comme lui, ce n’était sans doute pas grand-chose.Berger poursuit sa lecture.Les rapports sont détaillés et mentionnent le pantalon de cachemire souillé d’excréments – tout comme le caleçon et les serviettes de toilette –, la bouteille de champagne vide, ainsi que celle de vodka à demi finie.— Il semble qu’il était malade… voyons… marmonne Berger.Deux mille quatre cents dollars ont été découverts dans une chaussette planquée dans le tiroir du bas de la commode.Une montre, une bague et une chaînette, le tout en or.Aucune trace de cambriolage et nul n’a entendu de détonation.Du moins, personne n’a rien signalé de tel.Il avait dîné : un steak, une pomme de terre en robe des champs, un cocktail de crevettes, du gâteau au chocolat, le tout arrosé de vodka.Un des employés de la cuisine – son nom est imprononçable – croit se rappeler, sans être péremptoire, que Rocco avait commandé un repas pour vingt heures, le soir du 26.Ils ne savent pas au juste d’où sort le champagne, mais il s’agit d’une des marques que sert l’hôtel.Les empreintes qu’on a trouvées dessus appartiennent toutes à Rocco.La chambre a été passée au peigne fin, sans oublier l’arme et l’étui de la balle.Encore une fois, toutes les empreintes digitales relevées sont celles de l’avocat.Cela concorde avec les résidus de poudre retrouvés sur sa main… et blabla et blabla… Dis-moi, ils ont été plus que scrupuleux.(Elle lève le visage vers Lucy.) J’en suis à peine arrivée à la moitié du rapport.— Des témoins ? demande Lucy.Quelqu’un a-t-il…— Non, rien…Berger parcourt le feuillet suivant et poursuit :— Voyons… L’autopsie.Euh… le foie et le cœur sont en mauvais état.C’est marrant, mais ça ne me surprend vraiment pas ! Athérosclérose, etc., etc.Blessure par balle, lèvres de plaie lacérées et carbonisées, caractéristiques d’un bout touchant.La mort a été instantanée.Ça rendrait ta tante dingue d’entendre cela.Tu sais à quel point elle déteste l’expression « mort instantanée ».Personne ne meurt sur le coup, n’est-ce pas, Lucy ?Berger fixe la jeune femme par-dessus ses lunettes de lecture.Elle insiste :— À ton avis, Rocco est-il mort dans la seconde, la minute ou son agonie a-t-elle duré une bonne heure ?Lucy garde le silence.Berger s’entête :— Son corps a été découvert à neuf heures et quart, le matin du 28 avril…Elle fixe à nouveau Lucy, mi-narquoise, mi-perplexe :— La mort remontait à environ une quarantaine d’heures.Pas même deux jours.(Elle plisse le front.) Le cadavre a été découvert par… encore un nom imprononçable, bref, un type de l’entretien.L’état de décomposition était très avancé.Infesté d’asticots.Ça me semble plutôt incohérent, étant donné le laps de temps relativement court entre ce phénomène et le décès ; sans compter que la température n’avait rien d’estival et que la chambre était assez fraîche.— Fraîche ? (Lucy tend le cou pour parcourir la sortie d’imprimante rédigée dans une langue qu’elle est incapable de comprendre.) Ils ont indiqué la température ambiante ?— Il est précisé ici que la température de la pièce était de vingt degrés, même si le thermostat avait été poussé jusqu’à vingt-trois degrés.Mais les conditions extérieures n’étaient pas tropicales, une moyenne diurne de quinze-seize degrés, chutant sous les huit-dix degrés la nuit.De surcroît, il a pas mal plu.Ah… mon français est un peu rouillé… Voyons… A priori, rien n’indique le coup foireux.Rien d’inhabituel ne s’est produit dans l’hôtel le soir où Rocco aurait commandé un service en chambre, le soir supposé de sa mort si l’on en croit l’employé.Hum… (Son regard balaye la page.) Si, une prostituée s’est fait remarquer dans le hall de la réception.Suit une description de la fille.Intéressant.J’adorerais la faire témoigner.Le regard de Berger s’attarde sur Lucy [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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