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.— Oui, il y en a une.Je vois que tu as une Epée Modérément Magique ?— En effet, reconnut Charmant en mettant flamberge au vent.Jolie, n’est-ce pas ?— Très jolie, n’empêche que ce n’est pas une authentique épée enchantée comme la mienne.Perceval la tira du fourreau pour la montrer.— Je suppose, estima Charmant, qu’une épée comme la mienne ne serait pas d’une bien grande défense contre une arme comme la vôtre.— Eh non, franchement, je ne le crois pas.Les Epées Modérément Magiques ne sont pas mauvaises mais on ne peut en exiger autant que d’une véritable épée enchantée.— Oui, c’est ce que je pensais.Ecoutez, est-ce que nous avons vraiment besoin de nous battre ?— Hélas oui ! répliqua Perceval, et il attaqua.Le Prince Charmant s’écarta d’un bond et brandit son Epée Modérément Magique.Les deux armes s’entrechoquèrent avec un bruit surnaturel.Un son encore plus surnaturel se fit entendre lorsque la lame de Charmant se cassa.— J’ai gagné ! cria Perceval en levant son épée enchantée pour porter le coup de grâce.Gnaaarhg !Charmant crut sa dernière heure venue ; il mit à profit le peu de temps qui lui restait à vivre pour passer ses souvenirs en revue, ce qui, dans son cas, ne fut pas long.Mais le temps de Charmant sur la Terre n’était pas complètement épuisé.Comme son épée avait été modérément magique, et un superbe spécimen de son espèce, quand elle se cassa, le hasard voulut qu’un long éclat scintillant vole en diagonale et pénètre dans le cou de Perceval, juste dans la partie laissée découverte par le gorgerin.— Cela explique le « gnaaarhg ! », dit Perceval avant de s’écrouler sur le sol dans un bruit de tonnerre.— Navré, mais vous l’avez cherché, lui répliqua Charmant.Il se retourna et s’éloigna, en se disant que quelqu’un finirait bien par passer par là, qui enterrerait le chevalier.— Emporte la belle épée, recommanda une voix.— Qui a parlé ? demanda Charmant.— Moi, répondit l’épée de Perceval.Prends aussi le cheval.— Qui es-tu ?— On m’appelle Excalibur.— Que dit-on de toi ?— Lis donc mes runes.Charmant prit l’épée et examina sa lame étincelante.En effet, des runes y étaient gravées, mais il ne les comprenait pas.Il considéra l’arme avec respect et demanda :— Pourquoi m’as-tu parlé ?— Je ne dois pas le faire, reconnut Excalibur.Cependant, je ne pouvais pas te laisser partir comme ça en m’abandonnant.Je serais sans emploi et j’aime beaucoup mon travail.Tu me trouveras très utile.Si quelqu’un te cherche noise, il devra compter avec moi !— Attendez, messire ! cria la fille en se relevant du seuil où elle avait été jetée.Je vous supplie de me secourir, par votre serment de chevalerie !Charmant, qui ne se rappelait aucun serment de chevalerie ou de toute autre sorte, répondit néanmoins :— Quel genre de secours implorez-vous ?— Je suis une Walkyrie, expliqua-t-elle, et cet homme m’a enlevée sur le champ de bataille en feignant la mort pour me faire approcher de lui.Maintenant, je ne peux rentrer chez moi au Walhalla que si je fais venir le pont d’Arc-en-Ciel et si j’ai un trophée convenable à rapporter.Pouvez-vous m’aider à retrouver ma trompe, qu’il s’est appropriée ?— Cela me parait assez facile, répondit Charmant.Est-ce celle qui est accrochée à cette perche près de la tente ?— Certainement ! s’écria-t-elle en courant la soulever pour la porter à ses lèvres et y souffler d’une manière particulière.Instantanément, l’extrémité d’un arc-en-ciel tomba des cieux et manqua Charmant de peu.— Merci, bon seigneur, dit la Walkyrie en commençant à rassembler l’armure de Perceval.— Vous ne voulez pas du chevalier mort ? demanda Charmant.Je croyais que les dames les collectionnaient.— Je n’ai que faire d’un chevalier incapable de mettre de l’ordre dans sa mythologie.Les bonnes armures, en revanche, sont rares.Elle fit tinter le pectoral d’une chiquenaude d’un ongle pointu et porta les pièces sur l’arc-en-ciel ; elle envoya un baiser du bout des doigts à Charmant, lui cria « A bientôt ! » et disparut dans un flamboiement de lumière.Charmant repartit sur le destrier, Excalibur accrochée à son épaule, tenant par la bride son propre cheval.C’était merveilleux de sentir cette épée contre lui.Au bout d’un moment, il perçut un léger murmure sous son oreille droite et comprit que c’était Excalibur qui marmonnait toute seule.— Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il.— Rien de grave.Un point de rouille.— De rouille !Charmant se hâta d’examiner l’épée sur toutes ses faces.— Je ne vois rien du tout !— Non, mais je la sens qui vient.J’ai besoin d’être ointe.— Je n’ai pas d’huile.— Un peu de sang ou d’ichor fera l’affaire.— Je n’en ai pas non plus.— Alors, ne t'en fais pas, petit, et laisse-moi dormir, rêver au bon vieux temps.Charmant trouva ces propos fort singuliers, mais il ne les releva pas.Il poursuivit son chemin.Bientôt, l’épée dut s’endormir, car un petit ronflement régulier émana d’elle.Charmant ne s’était jamais douté que les épées parlantes pouvaient aussi ronfler.Il essaya de ne pas y prêter attention et continua d’aller au pas jusqu'à ce qu’il rencontre un homme en habit de moine, avec un capuchon.Le moine le salua et chacun s’en alla de son côté, mais Excalibur intervint :— Tu n’as pas remarqué son regard sournois et coquin ?— Ma foi non !— Il méditait ta destruction ! assura l’épée.Quelle insolence ! Et quelle malveillance !— Je n’ai rien noté de tel, affirma Charmant.— Est-ce que tu vas me traiter de menteuse ?— Non, non, sûrement pas ! protesta Charmant, car il est normal d’user d’une certaine prudence quand on s’adresse aux épées parlantes, particulièrement quand elles sont gravées de runes.— J’espère que nous croiserons de nouveau ce moine, dit Excalibur, et elle fut secouée d’un sinistre rire cliquetant.Plus tard dans la journée, ils rencontrèrent un groupe de marchands.Ils étaient assez civils mais à peine furent-ils hors de vue que l’épée confia à Charmant que ces marchands étaient en réalité une bande de voleurs qui s’apprêtaient à l’assommer d’un coup sur la tête pour lui voler Excalibur.Charmant répliqua qu’il n’en croyait rien, mais l’épée ne voulut pas en démordre.Elle finit par se détacher du ceinturon de Charmant.— Je reviens tout de suite, dit-elle.Et elle disparut en scintillant sous les arbres.Elle revint une heure plus tard, ensanglantée et titubante.Après cette escapade, l’épée jura et chanta comme un ivrogne et finit par accuser Charmant de projeter contre elle quelque mauvaise action, par exemple de la fondre dès qu’ils passeraient par une fonderie.A l’évidence, cette épée avait des problèmes.Dans la soirée, après s’être allongé pour prendre un peu de repos, Charmant attendit que l'épée soit endormie, puis il se releva et prit la fuite, courant de toute la vitesse de ses jambes.2Délivré de la sinistre compagnie d’Excalibur, Charmant poursuivit sa recherche du château de Scarlette.Il progressait en silence, sous les arbres immenses et parmi d’épais fourrés impénétrables.C’était une sorte de paysage sous-marin, vert et humide, plein de bruits étranges.Le Prince Charmant allait à pied.Le destrier noir de Perceval et sa propre monture s’étaient échappés au galop quand il avait abandonné Excalibur [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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