[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.qu'est-ce que tu manigances? se demanda-t-il.Ce soir, il n'était s˚r de rien, l'homme était trop imprévisible.Surtout maintenant que la fille avait fait son entrée en scène.Reeves voyait bien que Slater était tendu à craquer.Son instinct lui ordonnait d'avertir le procureur, mais il ne voulait pas perdre le maire de vue.Le lendemain matin, il serait bien assez tôt pour demander un mandat d'arrestation.Le sac de sandwiches serré dans sa main gauche, Slater traversa la fête foraine en direction de l'hôtel de ville et disparut rapidement dans la foule.Tout était prêt ou presque.Il marchait d'un pas vif en respectant l'horaire qu'il s'était fixé plusieurs heures à l'avance.La commande contrôlant sa lampe de bureau l'allumerait à dix heures quinze précises.Il aurait douze minutes, pas plus, pour passer devant les policiers de service et disparaître dans le sous-sol.Ils penseraient qu'il montait à son bureau par l'escalier de service.Ce serait quand même un peu juste.Il ne se pressait pas pour donner l'impression qu'il avait tout son temps.Il sentait battre le pouls de la ville.Un camion de maraîcher traversa au croisement et le bruit de son moteur se répercuta dans la rue.Le parc municipal et sa foule s'éloignaient.La rue était maintenant déserte.Il passa devant des magasins obscurs, des portes verrouillées, des voitures en stationnement.Entrant dans le parking municipal par la porte de Conception Avenue, il prit immédiatement l'ascenseur pour descendre au niveau 1 du sous-sol.quand il en sortit, il consulta sa montre.22 h 12.Parfait.La porte du siège de la police se trouvait trois marches plus bas.En arrivant là, il avait toujours l'impression de traverser une caverne pleine d'ombres éclairée par des torches.quand ses yeux s'adaptè-rent, une silhouette apparut - un agent en uniforme face àlui, derrière le bureau d'écrou.- Bonsoir, monsieur le maire.- Bonsoir, répondit-il aimablement, et il vit deux autres agents se lever à l'arrière-plan.J'ai pensé que vous seriez peut-être contents de manger un morceau, annonça-t-il en offrant le sac de sandwiches.C'est assez calme, ce soir?- Il ne se passe pas grand-chose, avoua l'un des trois.Nous avons deux ivrognes qui cuvent leur cuite, c'est tout.Après quelques minutes de conversation à b‚tons rompus, Slater cligna de l'úil et dit :- Allons, il est temps que je monte là-haut.T‚chez de ne pas trop vous embêter, les gars.- Bonne soirée, monsieur le maire.Ils étaient trois, dont un qui allait partir en patrouille.Le couloir était silencieux.L'ombre de Slater se dressait devant lui et retombait dans son dos lorsqu'il traversait des îlots de lumière fluorescente.Aux trois quarts du chemin, il se retourna.Les choses se déroulaient exactement comme il l'espérait.Les trois agents étaient trop occupés à manger les sandwiches et à rire pour remarquer sa main sur la poignée de la porte de l'antichambre du chef de la police.Il entra et referma rapidement derrière lui, sans le moindre bruit.L'obscurité l'enveloppa, il se crut dans un gouffre sans fond.Pendant un moment, il resta adossé à la porte, l'oreille aux aguets.Rien.Les mains devant lui comme un aveugle, il s'avança jusqu'à ce que ses doigts rencontrent le bord du bureau de la secrétaire.Il ferma les yeux pour les habituer à l'obscurité, sans cesser de guetter le moindre bruit insolite.A moins que Reeves garde le diamant sur lui, ce qui n'était guère probable, la pierre devait se trouver là quelque part, mais Slater n'avait pas le temps de la chercher.Tirant de sa poche la petite torche-stylo, il la braqua sur le plancher et l'alluma.Sur le tapis, un halo entoura la petite tache de lumière.Slater passa derrière le bureau de la secrétaire et ouvrit le premier tiroir de droite.Il trouva ce qu'il cherchait dans un compartiment caoutchouté : le petit anneau avec les clefs du bureau de Reeves et de son armoire.Il referma le tiroir.Gardant sa lumière braquée sur le sol, il traversa l'antichambre et alla glisser la clef dans la porte du bureau du chef; il éteignit sa torche et entra.Les rideaux d'une des grandes fenêtres étaient restés ouverts et de la lumière filtrait du parking.Slater resta dans l'ombre pour aller ouvrir l'armoire.En quelques secondes, il trouva ce qu'il était venu chercher.Il retira le LeFever à canons sciés du grand sac de sport pour s'assurer que Reeves ne l'avait pas démonté.Le fusil était tout assemblé, en parfait état, et il frissonna en pensant au pouvoir de cette arme.T‚tonnant dans le noir, sa main tomba sur les cartouches; il en mit trois dans sa poche.Il sortit du bureau avec le fusil de chasse, verrouilla la porte et empocha la clef.Ses yeux s'étaient habitués àl'obscurité et il y voyait maintenant assez pour se diriger sans sa petite torche.Avant de quitter l'antichambre, il colla son oreille à la porte du couloir.C'était là un moment d'intense danger ; il transpirait et il dut s'éponger le front et les yeux avec sa manche.Glissant le fusil déchargé sous sa veste, il tourna la poignée et entrouvrit de deux ou trois doigts.Par l'entreb‚illement, il observa le bureau, à l'autre bout du couloir.A présent, la plus infime erreur serait catastrophique.Un seul agent feuilletait un magazine au bureau d'écrou ; un second apparut et se mit à bavarder.Slater ne pouvait pas comprendre ce qu'ils disaient mais il les entendit rire.Le premier agent tourna une page, quelques secondes plus tard l'autre sortit du champ sans se presser.Serrant sa lèvre inférieure entre ses dents, il s'engagea dans le couloir en rasant le mur, après avoir refermé sans bruit derrière lui.Il sortit par la porte de secours et monta l'escalier d'incendie deux par deux jusqu'au premier étage.De là, il passa dans le garage-parking par la passerelle.Il était 22 h 29.Il n'y avait personne en vue.Le silence était tel que les murs se renvoyaient le bruit de ses pas sur le ciment.Il s'installa au volant de la jeep et réfléchit posément à la manúuvre suivante.Enfin il mit le contact et sortit lentement du garage.Slater vivait dans un monde nocturne fait d'attente.L'attente de Reeves.L'envie le prenait constamment de tourner la tête, de regarder dans la rue derrière lui, mais il savait qu'il ne devait pas le faire.Il guettait le bruit d'un moteur démarrant soudain dans une rue transversale mais il n'entendait rien [ Pobierz całość w formacie PDF ]
Powered by wordpress | Theme: simpletex | © Nie istnieje coś takiego jak doskonałość. Świat nie jest doskonały. I właśnie dlatego jest piękny.