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.DEUXIÈME PARTIEPriez pour nous, pauvres pécheurs1J’ai laissé échapper un petit sifflement en arrêtant ma voiture de service, une Impala bleue, face au barrage érigé sur la 5e Avenue à hauteur de la 52e Rue.Je n’avais jamais vu autant de flics devant la cathédrale, en dehors du défilé de la St Patrick.Mais au lieu des toques, des trèfles et des sourires irlandais, je me retrouvais face à des types casqués et armés jusqu’aux dents.J’ai montré mon badge à une femme sergent postée près d’une barrière blanche et bleue.Du doigt, elle m’a indiqué le QG, un mobile home garé en face de la cathédrale, et m’a demandé de me garer un peu plus loin, à côté des camions-poubelles qui bloquaient l’avenue près d’un second barrage installé au carrefour de la 50e Rue.Deux barrages, un QG mobile.Il ne s’agissait plus d’un simple meurtre, mais d’une catastrophe annoncée.En descendant de voiture, j’ai entendu un ronronnement au-dessus de ma tête et aperçu un hélicoptère de police qui émergeait derrière le Rockefeller Center.Il a survolé la cathédrale dans un tourbillon de vieux journaux et de couvercles de gobelets de café.La porte de l’appareil était grande ouverte ; un sniper tenait le bâtiment en joue dans la lunette de son fusil.La tête en l’air, j’ai bien failli percuter un animateur radio, connu pour ses éditoriaux provocateurs, qui faisait salon devant les barrières installées au pied du parvis.— Je me demande bien ce que ces satanés curés ont encore pu inventer, a-t-il grommelé au moment où je passais à côté de lui.Je me suis arrêté net devant les camions-poubelles en voyant une demi-douzaine de flics en gilet pare-balles, des types des forces spéciales, traverser l’avenue tête baissée et se plaquer contre l’immense corbillard noir garé le long du trottoir.Comment l’enterrement de Caroline Hopkins avait-il pu tourner ainsi à la catastrophe ?2Pas plus d’un mètre soixante-dix, le nez cassé et un regard à vous traverser l’âme (sauf peut-être celle de sa mère), Will Matthews était le flic d’origine irlandaise le plus combatif du NYPD.Quand je me suis approché, il attendait sur le trottoir devant le QG mobile.On aurait dit un boxeur qui venait de disputer quatorze reprises et demie à mains nues.— Content de vous voir, Bennett.— Ça tombe bien, je n’avais pas encore eu le temps de voir le sapin du Rockefeller Center.J’ai bien cru qu’il allait m’assommer.Comme quoi, l’humour n’est pas toujours le plus sûr remède en cas de crise.— Je ne suis pas d’humeur à rigoler, Bennett.Le maire, un ancien président, le cardinal, une batterie de stars de l’écran, de la chanson et du sport.Qui d’autre encore ? Ah oui, Eugena Humphrey et trois mille autres célébrités sont retenues en otages par une douzaine de types cagoulés et en armes.Compris ?Je n’ai pas percuté tout de suite.Le seul fait d’imaginer le maire et l’ancien président Hopkins pris en otages suffisait à faire froid dans le dos.Matthews me regardait d’un air mauvais, attendant que je sois retombé sur terre avant de poursuivre ses explications.— Nous ne savons pas si nous avons affaire à des terroristes.Les agents qui ont été relâchés semblent d’accord sur le fait que le chef du commando n’est pas arabe.D’après eux, je cite, il s’exprimait comme un Blanc.Quoi qu’il en soit, ils ont neutralisé trente et un flics et une bonne vingtaine d’agents fédéraux, y compris les gardes du corps de l’ancien président.Le tout à l’aide d’armes passives : gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et matraques électriques.Ce n’est pas tout.Il y a vingt minutes, ils ont ouvert les portes donnant sur la 50e Rue et ils ont poussé au bas des marches tous les flics et les fédéraux.On ne compte plus les nez cassés et les yeux au beurre noir.Ceci dit, ils auraient pu les abattre.Une maigre consolation dans notre malheur.J’avais le plus grand mal à ne pas laisser percer ma stupéfaction [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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