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.Quel ennui ! Pourquoi Dieu nous a-t-il donné la conscience, puisqu’elle nous empêche de vivre ? Les jouissances morales se ressentent plus intensément quand elles sont conscientes, il est vrai.Raisonnant ainsi, je me retournai et, par ce mouvement, me découvris.Quelle sensation désagréable que de se trouver dans l’obscurité ! Il me sembla que ma jambe était soudain à la merci d’un contact brûlant ou glacial.Je me recouvris en toute hâte en me bordant soigneusement.Je m’enfouis la tête dans l’oreiller et commençai à m’endormir en implorant :– Morphée, prends-moi dans tes bras ! (Je serais volontiers devenu le prêtre de cette divinité.)Vous souvenez-vous de l’indignation de cette dame, à laquelle quelqu’un avait dit : « Quand je suis passé chez vous, vous étiez encore dans les bras de Morphée » ? Elle assimilait Morphée à un nom quelconque, André ou Malafée.Quel drôle de nom ! Mais que l’expression dans les bras est donc belle ! Je me représentai très nettement cette situation, et mieux encore les bras eux-mêmes des bras nus jusqu’aux épaules, avec des fossettes, des bras potelés, sortant d’une chemise blanche, indiscrètement échancrée.Les bras sont en général quelque chose de très joli et je pensai en particulier à certaine fossette de ma connaissance !Je m’étirai et me souvins aussitôt que saint Thomas interdisait qu’on le fît, Saint Thomas me fait penser à Dietrichs.Nous chevauchions côte à côte au cours d’une splendide chasse à courre quand, tout près du stanovoï, Denika se mit à crier.Naliote galopait ventre à terre à travers le seigle.Et la colère de Serge ! Il est chez sa sœur en ce moment.Quelle ravissante créature cette Macha ! Ah ! Si je l’avais pour femme !Morphée serait très beau, en chasseur, mais il lui faudrait monter à cheval tout nu et comme on pourrait rencontrer une femme ! Il exagère un peu, ce saint Thomas.La femme menait toujours la chasse.Puis elle s’étira, mais en vain, cela doit être si bon pourtant d’être dans ses bras !À ce moment, je m’endormis sans doute complètement.Je me vis encore essayant de rattraper la dame.Soudain, une montagne se dresse devant moi, je la renverse d’une poussée de mes bras (mon oreiller venait de rouler à terre).Puis je rentre chez moi, le dîner n’est pas prêt.Pourquoi ce Vassili prend-il des airs suffisants ? (Derrière la cloison, la gouvernante avait demandé.« Quel est donc ce bruit ? », et la femme de chambre lui avait répondu.À travers le sommeil j’avais entendu tout cela, et c’était probablement là ce qui avait provoqué mon rêve) Vassili entre.Tout le monde s’apprête à lui demander pourquoi le dîner n’est pas prêt, quand on s’aperçoit qu’il est en uniforme, l’épée au côté.Je prends peur et me jette à ses genoux, en lui baisant les mains.Cela m’est aussi agréable que d’embrasser les mains de celle que je poursuivais, et même davantage.Vassili, ne prêtant aucune attention à ma personne, demande :– Est-ce chargé ?C’est le confiseur de Toula, Dietrichs, qui répond :– C’est prêt ! Tire !La salve part (C’était le volet qui battait contre le mur).Nous nous élançons, Vassili et moi, pour un tour de danse, tout à coup je m’aperçois que ce n’est plus Vassili que j’enlace, mais elle ! Soudain, oh ! horreur ! mon pantalon est devenu tellement court, que mes genoux nus sont visibles.Ma torture est indescriptible (mes jambes s’étaient découvertes dans mon sommeil, et je n’arrivais pas à les recouvrir.J’y parvins enfin).Mais mon rêve n’était pas terminé.Nous continuons notre danse, à laquelle s’était également jointe la reine du Wurtemberg.Tout à coup, je ne puis me retenir d’attaquer une danse cosaque.On m’apporte enfin un manteau et des bottes.Mais ma situation est encore plus tragique, je me trouve maintenant sans pantalon du tout ! Il est impossible que tout ceci se passe à l’état de veille ! Je dors sans doute.Je m’éveillai, pour me rendormir aussitôt, bien qu’absorbé par mes réflexions.Derechef, mon imagination recommença à travailler, des tableaux, dans une suite très logique, défilèrent.Puis mon imagination s’endormit à son tour, les images devinrent brumeuses et confuses, mon corps avait sombré dans le sommeil.Le rêve se compose de la première et de la dernière impression de la conscience.Il me semblait que, sous cette couverture, rien ni personne ne pouvait m’attendre.Le sommeil est un état dans lequel l’homme perd entièrement conscience.Mais le sommeil ne le gagnant que peu à peu, il perd conscience graduellement.La conscience n’est autre chose que ce qu’on appelle d’habitude « âme », cependant ce qu’on entend par le mot âme est un élément simple, tandis qu’il y a autant de consciences que de parties distinctes dans l’être humain, c’est-à-dire trois :1° la raison,2° le sentiment,3° le corps.La raison est située à l’échelon supérieur, elle n’appartient qu’aux êtres évolués Les animaux et les êtres qui leur ressemblent n’en ont pas.C’est elle qui s’engourdit la première.Le sentiment, qui, lui aussi, n’appartient qu’à l’espèce humaine, s’endort en second lieu.C’est le corps qui s’endort en dernier et rarement d’une façon complète.Les animaux ne connaissent pas cette graduation, de même que les hommes qui ont perdu conscience soit sous l’empire d’une impression trop violente, soit en état d’ivresse.Dès que l’on prend conscience que l’on est en train de rêver, on sort de l’état de sommeil.Le souvenir du temps passé en rêve ne provient pas de la même source que celui de la vie active, c’est-à-dire de la mémoire.Ce n’est plus la faculté de reproduire nos impressions qui est en jeu mais celle de les grouper.Au réveil nous réunissons toutes les impressions ressenties au moment de l’assoupissement et pendant le sommeil (l’homme ne dormant jamais complètement), cela sous l’influence directe de l’impression qui a causé le réveil, celui-ci se poursuit graduellement selon le même processus que celui de l’assoupissement, c’est-à-dire en commençant par les facultés inférieures pour s’achever par la plus haute.Ce phénomène se développe si rapidement, qu’il est difficile d’en prendre conscience.Habitués au rythme du temps qui marque le développement de la vie active, nous faisons de l’ensemble de ces impressions le souvenir du temps qui s’est écoulé pendant notre rêve.Comment expliquer la durée du rêve – qui vous paraît extraordinairement longue – alors que le rêve a précisément été déclenché par la circonstance qui a provoqué le réveil ? Vous rêvez par exemple que vous partez pour la chasse, vous chargez votre fusil, le gibier se lève, vous tirez, en réalité, le bruit que vous avez pris pour un coup de feu n’est autre que celui produit par une carafe que vous avez fait tomber en dormant.Ou bien encore vous rêvez que vous allez voir votre ami N…, vous l’attendez enfin, arrive un domestique qui annonce N….C’est en réalité la voix de votre propre domestique, qui vient vous réveiller.Pourtant gardez-vous bien de croire à ceux qui veulent toujours voir dans les rêves des faits et des présages significatifs.Ces gens tirent leurs conclusions des racontars de diseurs de bonne aventure.Ils donnent à leurs rêves une forme préconçue, ajoutant de leur propre imagination ce qui manque, et omettant volontairement ce qui ne cadre pas avec cette forme [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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