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.La dernière chose dont il se souvenait était une phrase de la reine.aussi brutale que le claquement d’un fouet : « Scélérats ! Vous complotiez et projetiez de me renverser, n’est-ce pas ? Vous connaîtrez le sort que je réserve aux traîtres ! »Le gigantesque guerrier noir bougea ; un cliquetis métallique lui fit prendre conscience des fers passés à ses poignets et à ses chevilles.Ses chaînes aboutissaient à des crampons de fer massifs, enchâssés dans la paroi.Il regarda autour de lui, scrutant la pénombre fétide.Au moins, songea-t-il, il était toujours en vie.Tananda elle-même devrait y réfléchir à deux fois avant de faire égorger le commandant des Lanciers Noirs – l’épine dorsale de l’armée de Kush –, le héros des castes inférieures du royaume.Ce qui surprenait le plus Amboola, c’était qu’on l’accusât d’avoir conspiré avec Aahmes.Certes, le prince et lui étaient d’excellents amis.Ils chassaient, s’enivraient et jouaient aux dés ensemble ; Aahmes s’était plaint, en privé, de la reine : son cœur cruel était aussi rusé et perfide que son corps à la peau satinée était désirable.Mais jamais les choses n’en étaient arrivées au point d’un véritable complot.De toute façon, Aahmes n’était pas l’homme de ce genre de situation.jeune, aimant la vie, d’une nature indolente, il ne s’intéressait aucunement à la politique ou au pouvoir.Quelque mouchard, désireux de faire avancer ses propres projets aux dépens d’autres personnes, avait dû présenter à la reine des preuves de leur culpabilité, montées de toutes pièces.Amboola examina ses fers.Même sa force prodigieuse ne réussirait pas à les briser, pas plus que les chaînes fixées au mur.Il ne pouvait espérer davantage arracher de la paroi les crampons de fer.Il le savait parce qu’il avait veillé en personne à leur installation.Il savait ce qui allait se passer.La reine les soumettrait à la torture, lui et Aahmes, afin de leur arracher les détails de la conjuration et les noms des autres conspirateurs.Malgré tout son courage barbare, Amboola se sentit faiblir à cette perspective.Sa meilleure chance de s’en sortir était peut-être de mentir, en accusant de complicité les seigneurs et les notables de Kush.Tananda ne pourrait pas les punir tous.Si elle s’y risquait, le complot imaginaire qu’elle redoutait tellement deviendrait rapidement une réalité.Soudain Amboola fut dégrisé.Un frisson glacé parcourut son épine dorsale.Il n’était pas seul dans le cachot.il y avait quelque chose.une présence vivante dont il entendait la respiration.Poussant un cri rauque, il se redressa et regarda autour de lui, essayant de percer les ténèbres : celles-ci se collaient à lui, telles les ailes ombreuses de la mort.A la faveur de la faible lumière filtrant par la petite fenêtre munie de barreaux, l’officier entrevit une forme effroyable et terrifiante.Une main de glace étreignit son cœur et il connut la peur, pour la première fois de sa vie, bien qu’il ait traversé une vingtaine de batailles.Un brouillard grisâtre et inconsistant flottait dans la pénombre.Des volutes de brume bouillonnaient et tournoyaient, telles un nid de serpents se lovant, tandis que la forme spectrale se matérialisait et se solidifiait.Une terreur sans nom soudait les lèvres frémissantes d’Amboola et brillait dans ses yeux révulsés comme il regardait la chose surgir du vide et se condenser lentement.s’incarner.Au début il aperçut un groin, comme celui d’un porc, recouvert de soies épaisses et hérissées, se tendre vers le cône faiblement lumineux qui filtrait par la fenêtre.Puis il commença à distinguer une forme massive au sein des ombres.quelque chose d’énorme et de bestial ; néanmoins cela se tenait debout.A une tête porcine s’ajoutaient à présent des bras épais et velus ; ils se terminaient par des mains grossières, comme celles d’un babouin.Avec un cri perçant Amboola se dressa d’un bond.la chose immobile se déplaça, à la vitesse paralysante d’un monstre de cauchemar.Le guerrier noir eut la vision fugitive et démentielle de mâchoires claquant dans le vide et couvertes de bave, de grandes défenses semblables à des ciseaux et de petits yeux noirs porcins qui flamboyaient d’une fureur rouge dans l’obscurité.Puis les pattes bestiales se plantèrent dans sa chair, le maintenant comme dans un étau ; les défenses le transpercèrent, le déchirèrent et le fouaillèrent.La clarté lunaire tombait sur une forme noire, étendue sur le sol, baignant dans une mare de sang qui s’agrandissait rapidement.La chose grisâtre au pas lourd, un instant plus tôt occupée à déchiqueter le guerrier noir, avait disparu.se dissolvant dans la brume impalpable d’où elle avait surgi et pris forme.2.L’horreur invisible— Tuthmes !L’appel était pressant.aussi pressant que le poing qui martelait la porte en bois de teck de la maison du noble le plus ambitieux de Kush.— Seigneur Tuthmes ! Laisse-moi entrer ! Le démon s’est manifesté à nouveau !La porte s’ouvrit et Tuthmes apparut sur le seuil [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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