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.— Que souhaitez-vous que je fasse ?— De ton mieux.Travaille avec Sire Cyril.Compense la stupidité du Sénateur.Sauve autant de vies que tu le peux.— Si Arnos fait ce qu’il dit, Nasaug va nous infliger de lourdes pertes.Très lourdes.— Trois mois.Limite la casse ici pendant trois mois.— Quoi ? demanda Tavi à voix basse, perplexe.Pourquoi trois mois ?— Parce que d’ici là, la guerre avec Kalarus sera terminée, sa rébellion écrasée, et nous aurons plus de commandants réguliers de légions qu’il ne nous en faut.Une fois que l’« état d’urgence » du Sénat aura pris fin, Arnos pourra repartir déplacer des soldats de part et d’autre sur une carte militaire comme c’est sa place.Tavi regarda Gaius avec effarement.— Comment est-ce que ça va se faire, Sire ?Le Premier Duc le regarda en haussant un sourcil grisonnant.Tavi remarqua, pour la première fois, qu’il avait désormais les yeux à la même hauteur que ceux du vieil homme.Une lueur d’amusement sinistre passa fugitivement dans le regard du vieil homme.— Ça te gâcherait la surprise.(Il jeta un coup d’œil au tumulte que les commentaires du Sénateur avaient provoqué.) La tâche que je te confie est peu enviable.En es-tu capable ?Tavi observa la discorde qui régnait autour du Sénateur et son regard se durcit.Il ne savait que trop bien le prix que les légionnaires étaient forcés de payer lorsque leurs chefs commettaient des erreurs, même relativement petites, et en toute bonne foi.Ce qu’Arnos avait l’intention de faire relevait presque de la folie meurtrière, et les souffrances que ses actes risquaient de faire subir aux civils en territoire occupé peuplaient déjà son esprit de visions cauchemardesques.Il fallait faire quelque chose.— Oui, Sire, répondit-il calmement.J’en suis capable.Chapitre 4— Eh bien, murmura Amara au Premier Duc tandis qu’ils sortaient du poste de commandement.Ç’aurait pu mieux se passer.— En fait, répondit Gaius, ça s’est aussi bien passé qu’on pouvait l’espérer.Il se dirigea d’un pas décidé vers le coin de la place généralement utilisé par les Chevaliers Aeris pour décoller et atterrir.Cet endroit du camp était maintenu dans un état constant de propreté, afin que les rafales causées par les flux de vent des aérifèvres soulèvent le moins de détritus et de poussière possible.Amara dut accélérer le pas pour ne pas se laisser distancer par le Premier Duc dont les enjambées étaient beaucoup plus grandes.— J’ai trouvé que le jeune capitaine se défendait plutôt bien.— Un peu trop bien, rétorqua Gaius avec irritation.Les Grandes Furies savent qu’Arnos a besoin qu’on saigne un peu son ego pour le réduire à des proportions raisonnables, mais ce n’est pas à Scipion de le faire.J’ai besoin qu’il reste exactement où il est.Amara secoua la tête.— J’ai passé un peu de temps en ville hier soir, à écouter ce qui se dit dans les tavernes.— Amara, fit Gaius d’un ton de réprimande, vous êtes mon officier de liaison à présent, non un agent de renseignements.— L’habitude, Sire.Ses hommes pensent que l’herbe nouvelle pousse dans son sillage et que des fleurs jaillissent là où il crache.Ils ne toléreraient jamais qu’il soit démis de ses fonctions.Gaius fit entendre un grognement pensif.— Vraiment ? Ils le tiennent en si grande estime ?— J’ai assisté à trois rixes hier soir entre des légionnaires de la Garde Sénatoriale et de la Première Aléréenne.Toutes ont commencé à cause d’un commentaire fait sur Scipion.— Comment s’en sont sortis ses hommes ?— Ils ont gagné chaque fois.(Amara secoua la tête.) Ce sont des durs à cuire, Sire.— Après deux ans passés ici tout seuls, ça ne m’étonne pas, murmura Gaius.Je voulais leur envoyer plus d’aide, mais il y avait tout simplement trop de problèmes ailleurs.Surtout avec la pression accrue sur le Mur de Protection.Amara jeta un coup d’œil autour d’eux pour s’assurer qu’il n’y avait personne dans les environs immédiats.— Et ç’a tenu Scipion à l’écart du reste du royaume.Gaius la regarda vivement.Amara haussa les épaules.— Il y a des rumeurs qui courent, Sire.— Des rumeurs.— Au sujet de Scipion.De qui pourrait avoir été son père.(Amara prit une grande inspiration [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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