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.Elle mit un peu plus de bois dans le feu et le tisonna tout en demandant aux furies qui y vivaient de produire plus de chaleur et de lumière.Bernard revint quelques instants plus tard, son arc à la main.Il le décorda, le sécha avec un chiffon et le déposa dans un coin.— Je te l’avais bien dit, fit-il d’un ton amusé.Rien qui vaille la peine de sortir du lit.— Ce genre de choses arrive souvent, ici ? demanda Amara.— Dernièrement, oui, répondit Bernard, l’air vaguement préoccupé.(La pluie l’avait trempé et il enleva ses vêtements mouillés en s’approchant du feu.) Mais elles arrivent de l’est, ces derniers temps.Ça, c’est inhabituel.La plupart des tempêtes furiesques qui passent par ici naissent sur ce vieux mont Garados.Et je ne me rappelle pas en avoir jamais vu autant, si tôt dans la saison.Amara jeta un coup d’œil inquiet en direction de la vieille montagne revêche.— Est-ce que tes fermiers sont en danger ?— S’ils l’étaient, je ne serais pas là.Il va y avoir des harpies dehors jusqu’à ce que la tempête se calme, mais c’est relativement courant.— Je vois.De quel genre de flèches t’es-tu servi sur ces harpies ?— Des flèches d’exercice, à la pointe recouverte de cristaux de sel.Le sel était l’ennemi juré des furies du vent et les faisait terriblement souffrir.— Malin, fit Amara.Et efficace.— C’est une idée de Tavi, répondit Bernard.Elle lui est venue il y a bien longtemps.Mais je n’avais jamais eu l’occasion de la mettre à l’essai jusqu’à cette année.(Son visage se fendit soudain d’un large sourire.) Il va avoir les chevilles qui enflent lorsqu’il va l’apprendre.— Il te manque, fit remarquer Amara.Bernard hocha la tête.— C’est un bon garçon.Et il est pour ainsi dire le fils que je n’ai jamais eu.Jusqu’à présent.Amara avait des doutes à ce sujet, mais il n’aurait pas servi à grand-chose de les exprimer à voix haute.— Jusqu’à présent, répéta-t-elle donc d’un ton neutre.— J’ai hâte d’être à Cérès, poursuivit Bernard.Cela fait des semaines que je n’ai pas parlé à Isana.Je n’ai pas l’habitude.Mais je suppose que nous aurons le temps pendant le voyage.Amara ne répondit rien, et le crépitement du feu souligna la brusque tension qui était née entre eux.Bernard fronça les sourcils.— Mon amour ?Amara prit une inspiration et se retourna pour le regarder droit dans les yeux.— Elle a refusé l’offre du Premier Duc de la faire transporter par ses Chevaliers Aeris.Poliment, bien sûr.(Elle soupira.) Les gens d’Aquitainus l’amènent déjà à l’assemblée privée de la Ligue Dianique.Bernard garda son expression préoccupée, mais son regard se perdit dans le vague et il détourna les yeux en s’approchant de la chaleur du feu.— Je vois.— Je ne pense pas qu’elle aurait apprécié d’être en ma compagnie, de toute façon, poursuivit doucement Amara.Entre elle et moi… eh bien…— Je sais, répondit Bernard, et il parut soudain vieillir de plusieurs années.Je sais.Amara secoua la tête.— Je ne comprends toujours pas pourquoi elle déteste autant Gaius.C’est comme si c’était une affaire personnelle pour elle.— Oh ! Ça l’est, répondit Bernard.Amara lui posa délicatement une main sur le torse.— Pourquoi ?Bernard secoua la tête.— Je n’en sais pas plus que toi.Mais depuis la mort d’Alia…— Alia ?— Notre petite sœur.Elle et Isana étaient très proches.J’accomplissais ma première période de service militaire dans les légions rivéennes.Nous étions postés tout là-haut près du Mur de Protection, pour aider les troupes phrygiennes à combattre les Hommes des Glaces.Nos parents étaient morts quelques années auparavant, et lorsque Isana est partie servir dans les camps militaires, Alia l’a accompagnée.— Où ?D’un geste en direction du mur ouest de la pièce, Bernard indiqua l’ensemble de la vallée de Calderon.— Ici.Elles étaient ici lors de la Première Bataille de Calderon.Amara retint son souffle.— Que s’est-il passé ?Bernard secoua la tête et ses yeux parurent encore plus cernés.— Alia et Isana ont à peine eu le temps de s’échapper du campement avant que la horde le détruise.D’après ce que m’a raconté Isana, la Légion Royale a été prise au dépourvu.Les soldats ont sacrifié leur propre vie pour donner aux civils une chance de s’enfuir.Il n’y avait pas de guérisseurs.Pas d’abri.Pas de temps.Alia est entrée en couches, et Isana a dû choisir entre sa sœur et le bébé.— Tavi.— Tavi.(Bernard fit un pas vers Amara pour la prendre dans ses bras.Elle se serra contre son torse puissant et chaud.) Je pense qu’Isana considère le Premier Duc comme responsable de la mort d’Alia.Ce n’est pas rationnel, j’imagine.— Mais compréhensible, murmura Amara.Surtout si elle culpabilise d’avoir laissé sa sœur mourir.Bernard haussa les sourcils avec un grognement surpris.— Je n’avais jamais vu les choses comme ça.Ça ne m’étonnerait pas.Isana a toujours été du genre à s’en vouloir pour des choses qui ne dépendent absolument pas d’elle.Ce n’est pas rationnel non plus.Il resserra son étreinte, et Amara se laissa aller contre lui.Il faisait chaud près du feu, et sa fatigue la submergea lentement, l’envahissant d’une sensation de lourdeur [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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