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.Pendant ce trajet de retour, ils étaient descendus dans les Hilton et autres Sheraton au lieu des campings, et les parents avaient fait l’amour tous les soirs.Ralph considérait que c’était plutôt phénoménal pour des gens approchant de la quarantaine.« Tu dois en avoir assez des casinos, avait-il dit en février alors qu’ils commençaient à organiser leurs vacances.On pourrait essayer la Californie, cette fois ? Le Mexique ?- Bien sûr, pour qu’on attrape tous la dysenterie, avait répondu Ellen.On regarderait le Pacifique entre les planches de la casa de popo, comme ils doivent dire là- bas !- Et le Texas ? On emmènerait les gosses voir Alamo.- Trop chaud, trop historique.Au lac Tahoe, il fait frais, même en juillet, et les gosses adorent.Moi aussi.Et tant que tu ne viens pas me demander mon argent quand tu es a sec…- Tu sais que jamais je ne ferais ca ! » avait-il dit d’un ton choqué, qui n’était pas feint.Ils étaient tous deux assis à la table de la cuisine, dans leur maison de Wentworth, banlieue résidentielle de Columbus, près de leur frigidaire couvert de marguerites magnétiques, les brochures touristiques étalées devant eux, ignorant l’un comme l’autre que les dés étaient déjà lancés et que leur première perte serait leur fille.« Tu sais ce que je t’ai dit…- Oui, qu’une fois qu’on est accro, on ne joue plus.Je sais, je m’en souviens.Tu aimes le lac, j’aime le lac, les gosses aiment le lac.Tahoe est ce qu’il nous faut.»Ils avaient donc pris les réservations, et aujourd’hui - si on était encore aujourd’hui - ils étaient sur la nationale 50, « la route la plus déserte d’Amérique », et ils filaient vers l’ouest, vers les hautes sierras.Kirsten jouait avec Melissa Chérie, sa poupée préférée, Ellen faisait la sieste, et David était assis près de lui.Il regardait par la fenêtre, le menton dans ses mains.Un peu plus tôt, il avait lu la bible que son nouveau copain le pasteur lui avait donnée (Ralph espérait que ce type n’était pas pédé - il était marié, c’était une bonne chose, mais quand même, on ne savait jamais), puis il avait coché la page et rangé la bible dans le placard.Ralph avait envisagé de demander au gamin à quoi il pensait, ce que c’était que cette histoire de bible, mais autant s’adresser à une bûche.David (qui détestait qu’on lui donne le diminutif habituel de Dave) était un enfant étrange, qui ne leur ressemblait ni à l’un ni à l’autre.Ni à sa soeur, d’ailleurs.Ce soudain intérêt pour la religion - son « trip mystique », comme disait Ellen - n’était qu’une de ses nombreuses bizarreries.Cela lui passerait, probablement, et, en attendant, le gamin ne citait jamais la Bible à propos du jeu, des jurons, ou du fait que son père évitait de se raser le dimanche, et c’était toujours ça.Ralph adorait son fils, et cet amour pouvait inclure une multitude de bizarreries.C’était d’ailleurs le propre de l’amour.Il allait demander à David s’il voulait jouer aux vingt questions - il n’y avait pas grand-chose à voir dehors depuis qu’ils avaient quitté Ely le matin, et il s’ennuyait comme un rat mort - quand il sentit la direction mollir soudain entre ses mains et entendit le ronronnement des pneus sur la route se transformer en claquements répétés.« Papa ? demanda David d’un air sérieux mais pas inquiet, ce qui était une bonne chose.Est-ce que ca va ?- Tiens-toi bien, avait-il répondu en commençant à freiner.Ça risque de secouer un peu.»Maintenant, agrippé aux barreaux et regardant la femme affolée qui représentait sans doute leur dernier espoir de survivre à ce cauchemar, il se disait: Je ne me rendais vraiment pas compte à quel point on allait être secoués, vraiment pas.Cela lui déchirait la tête de crier, mais il cria tout de même, sans se rendre compte qu’il avait presque la même voix que son fils.« Tirez-lui dessus, madame, tuez-le ! »Ce dont Mary Jackson se souvint, ce qui lui fit prendre le fusil alors qu’elle n’avait jamais tenu d’arme - ni fusil, ni pistolet - de toute sa vie, fut la phrase que le flic avait glis-sée dans l’énoncé de leurs droits: Je vais vous tuer.Et il pensait ce qu’il disait.O Seigneur, oui !Elle se retourna, l’arme à la main.Le grand flic blond s’encadrait dans la porte et la regardait de ses yeux gris brillants mais vides.« Tirez-lui dessus, madame, tuez-le ! » cria un homme [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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