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.Ils avancèrent ensuite dans un long couloir, en silence, Smith marchant sans bruit avec ses bottes de navigateur de l’espace, toutes les fibres de son être tendues jusqu’à la souffrance.Même au plus fort de sa vigilance, il se surprit à se demander si un autre être doué d’une âme humaine avait jamais descendu ce couloir, si des filles aux cheveux d’or avaient ainsi suivi, terrifiées, l’Alendar dans le noir, ou si elles aussi avaient été vidées d’humanité et plongées dans une inexprimable horreur avant que leurs pas suivent leur maître à travers la barrière de ténèbres.Le couloir descendait, l’odeur saline s’accentuait et la lumière se réduisait à une lueur tremblotante dans l’air.Dans un calme, extraordinaire ils continuèrent leur chemin.Bientôt l’Alendar parla, sans que sa voix profonde, liquide, semblât rompre le silence, s’y mélangeant plutôt si intimement qu’elle n’éveillait pas même un écho.— Je vous emmène dans un lieu où nul autre homme que l’Alendar n’a jamais mis le pied.Il me plaît de me demander comment vos sens inhabitués réagiront aux choses que vous allez voir.J’arrive à un… un âge — il ricana doucement — où les expériences m’intéressent.Regardez !Les yeux de Smith se fermèrent devant une clarté soudaine intolérable.Dans l’obscurité zébrée d’éclairs de cet instant où l’éblouissante lumière flamboyait à travers ses paupières, il crut sentir tout vibrer autour de lui incompréhensiblement, comme si la structure même des atomes qui composaient les murs était modifiée.Quand il ouvrit les yeux il était à l’entrée d’une longue galerie resplendissante d’un délicieux et doux éclat.Il ne fit aucun effort, même pour deviner comment il y était parvenu.Elle s’allongeait magnifiquement devant lui.Les murs, le sol et le plafond étaient de pierre luisante.Il y avait des divans bas à intervalles réguliers le long des murs, et une piscine d’eau bleue, et l’air étincelait inexplicablement d’une luminosité dorée.Et des formes se mouvaient dans ce pétillement de Champagne…Smith resta immobile, contemplant la galerie.L’Alendar, dont le visage exprimait une subtile anticipation des événements, l’observait, dardant sur lui un regard assez aigu pour pénétrer jusqu’au cerveau du Terrien.Vaudir, la tête basse, ressassait le noir savoir caché derrière ses paupières baissées.Seul des trois, Smith regardait dans la galerie et il vit ce qui bougeait dans le scintillement doré de l’air.C’étaient des jeunes filles.Elles auraient pu être des déesses — des anges auréolés de boucles cuivrées, se mouvant nonchalamment dans un paradis doré dont l’air pétillait.Il devait y en avoir une vingtaine allant et venant par deux ou par trois, se reposant sur les divans, se baignant dans la piscine.Elles portaient des robes vénusiennes à l’épaule dégagée d’une élégance suprême et des jupes fendues aux nuances douces, violettes, bleues et vert émeraude, et leur beauté était étourdissante.Tous leurs gestes étaient empreints d’une harmonie, d’une grâce chantante dont l’enchantement infini en devenait douloureux.Il avait trouvé Vaudir ravissante, mais il contemplait maintenant une beauté si exquise qu’elle côtoyait la souffrance.Leurs voix douces et légères faisaient passer un petit frisson velouté sur ses nerfs, et, à distance, leur bruit suave se mélangeait aussi harmonieusement que si elles avaient chanté en chœur.La beauté de leurs mouvements lui serra soudain le cœur et le sang battit à ses tempes…— Vous les trouvez belles ? (La voix de l’Alendar se fondait dans le bourdonnement mélodieux aussi parfaitement qu’elle s’était mêlée au silence.L’éclair pénétrant de ses yeux était fixé sur le regard pâle de Smith, et il sourit imperceptiblement :) Belles ? Attendez !Il avança dans la galerie, grand et sombre dans la lumière irisée.Smith, en le suivant, marchait émerveillé, dans un nuage.Il n’est pas donné à tous les hommes de traverser le paradis.Il sentit l’air le griser comme une liqueur, et un parfum délicieux le caressa.Les filles auréolées s’écartèrent à son passage, ouvrant de grands yeux étonnés sur lui, sur son cuir taché et ses lourdes bottes [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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