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.Le visage du harpiste se figea et une lueur apparut dans ses yeux qui n’avait rien à voir avec l’amusement.Piemur n’arrivait pas à comprendre ce qui l’avait poussé à dire une telle chose.Il n’osait pas détacher ses yeux du regard sévère du harpiste, alors qu’il aurait désiré plus que tout s’en aller et éviter sa désapprobation.Il se raidit, s’attendant à recevoir une gifle pour une telle impertinence.— Quand tu sais tenir ta langue comme hier, Piemur, dit maître Robinton après une pause interminable, tu confirmes la bonne opinion que Menolly a de tes capacités.Tu as aussi fait la preuve que la principale critique de tes maîtres était justifiée.Je n’ai rien contre l’ambition, ni contre la libre pensée, mais, et soudain sa voix perdit sa froideur, l’impertinence est impardonnable.L’impertinence qui consiste à critiquer un chevalier-dragon est la plus dangereuse des entorses à la sagesse.En outre, et le maître leva le visage en signe d’avertissement, tu désires un privilège que tu n’as en aucun cas mérité.Maintenant, file chez maître Olodkey et apprends les mesures pour « Ancien ».La note de gentillesse que sa voix contenait fut presque insupportable à Piemur, il aurait mieux supporté une paire de gifles et une tirade de réprimande.Il se dirigea vers la porte aussi vite que le lui permettaient ses jambes de plomb.— Piemur !La voix de Robinton l’arrêta au moment où il farfouillait pour trouver la poignée.— Tu t’es vraiment bien comporté à la mine.Simplement, et le maître harpiste paraissait aussi résigné que maître Shonagar l’avait souvent été, simplement essaye de tenir ta langue, je te prie.— Oh, monsieur, j’essaierai de toutes mes forces, vraiment !Sa voix se brisa de confusion, et il fit volte-face afin que le harpiste ne vît pas ses larmes de honte et de soulagement.Il se tint un moment dans la salle déserte, profondément soulagé qu’elle fût vide à cette heure de la journée alors qu’il se remettait de son insolence inopportune.Le maître avait tout à fait raison : il lui fallait apprendre à réfléchir avant de parler ; il n’aurait jamais dû émettre cette critique malvenue sur les chevaliers-dragons.Il aurait reçu une correction retentissante de la part de n’importe quel autre maître.Domick n’aurait pas hésité, pas plus que maître Shonagar, pourtant plus calme, dont sa fougue lui avait souvent valu de rencontrer la main.Mais comment avait-il pu oser critiquer des chevaliers-dragons, même des Anciens, devant maître Robinton ? Cela méritait certainement la palme de l’insolence, même pour lui.Piemur frissonna et se jura fermement de contrôler ses pensées, encore plus étroitement sa langue.En particulier en ce moment, alors qu’il détenait des informations particulièrement importantes.Car il était conscient que l’apparition des Anciens à la mine, sans même parler de sa mission, était une mauvaise nouvelle pour le harpiste.En outre, que pouvait-on faire au sujet du retour illégal des Anciens dans le Nord ?Piemur se frappa l’oreille jusqu’aux larmes avant de s’engager dans le couloir.Et maintenant, comment allait-il trouver le code tambour signifiant Anciens ? Vu les circonstances, il ne pouvait pas se contenter de le demander à Dirzan sans lui en expliquer la raison.Pas plus qu’il ne pouvait le demander à l’un des apprentis.Ils étaient déjà suffisamment fâchés contre son zèle à apprendre.Il devait trouver car un moyen existait, il en était certain.Il chercha ensuite pourquoi maître Robinton lui avait demandé de le trouver.Était-ce un code dont il avait besoin ? Est-ce que cela signifiait que le maître s’attendait à d’autres visites des Anciens ? Ou quoi d’autre ?Ces spéculations occupèrent son esprit au cours des quelques jours suivants, jusqu’à ce qu’une occasion se présente de trouver le code.Piemur fut quelque peu dégoûté de constater que Dirzan le traitait comme s’il avait lui-même provoqué cette mission pour ne pas avoir à astiquer les tambours.C’était la première de ses tâches, et comme il ne pouvait les entretenir tandis qu’on les utilisait, cela s’éternisa jusqu’au repas de midi.Cet après-midi-là, il commença, grâce à la rapidité de son apprentissage, à participer à une autre des activités de la tour aux tambours.Tous les apprentis étaient supposés s’interrompre et écouter les messages qui arrivaient avant de noter ce qu’ils avaient entendu, s’ils en étaient capables.Dirzan vérifiait ensuite leurs interprétations.Cela paraissait innocent, mais Piemur apprit bientôt qu’il y avait plus d’une façon de se fourrer dans les ennuis.Tous les messages émis par voie de tambour étaient considérés comme confidentiels.Ce qui paraissait assez stupide, puisque la plupart des compagnons et tous les maîtres se devaient de comprendre ces messages.Un bon tiers de l’atelier de harpe pouvait en saisir la plus grande partie.Pourtant, si le moindre mot de quelque information particulièrement sensible se répandait dans l’atelier, on considérait que la faute en incombait à un apprenti tambour trop bavard.Et désormais Piemur était tout désigné pour ce rôle !Lorsque Dirzan l’accusa pour la première fois de ne pas tenir sa langue, un jour ou deux après qu’il eut commencé à écrire des messages, il regarda le compagnon, complètement éberlué.Et il reçut une gifle.— N’essaye pas de m’avoir avec ce genre de trucs, Piemur.Je les connais par cœur.— Mais, monsieur, je ne suis dans l’atelier qu’au moment des repas, et même pas toujours.— Ne réponds pas !— Mais, monsieur…Dirzan lui expédia une autre gifle, et Piemur rongea son frein en silence, essayant rapidement de deviner quel autre apprenti était responsable de cette sottise.Probablement Clell ! Comment allait-il le faire cesser ? Il n’avait certes pas envie que maître Robinton entendît un aussi misérable mensonge.Deux jours plus tard, un message assez urgent pour maître Oldive fut expédié de Nabol par tambour.Comme Piemur était de garde, il fut envoyé le porter au guérisseur.Conscient d’une autre accusation possible, il nota que la cour et l’atelier étaient déserts lorsqu’il délivra le message.Maître Oldive le retint le temps d’écrire une réponse sur une feuille qu’il replia soigneusement ensuite.Piemur traversa la cour vide en courant, grimpa les escaliers à toute allure et arriva à bout de souffle, tendant la note à Dirzan.— Voilà ! Pas dépliée.Je n’ai rencontré personne ni à l’aller ni au retour.Dirzan fixa Piemur d’un air mauvais.— Tu es encore insolent !Il leva la main.Piemur se recula délibérément, observant attentivement les autres apprentis qui regardaient la scène avec intérêt.L’éclat particulièrement avide des yeux de Clell confirma ses soupçons.— Non, j’essaye de vous prouver que je ne suis pas une pipelette, même si j’ai compris ce message.Lord Meron de Nabol est malade et a un besoin urgent de maître Oldive [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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