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.Il a dû les éloigner d’un lac.Leurs plumes sont comme des flèches et leur bec est censé être capable de transpercer la meilleure armure.Elle me regardait.— Comment a-t-il fait ?— Les dieux lui ont fabriqué de grands trucs qui claquent, il s’est enveloppé dans la peau d’un lion invulnérable et il a fait du bruit jusqu’à ce que les oiseaux s’en aillent.— Comment ça se fait que dans toutes ces histoires, les dieux vous sauvent toujours le cul ?Je me levai.— Ça aide quand le roi des dieux est aussi ton papa.Allez, viens.On doit grimper et j’ai dans l’idée que ton papa n’est pas un dieu.Si ?— Il est mort.— Je suis désolée.Mon papa est mort aussi.Maintenant grimpe, petit scarabée, que ton kung-fu ne faiblisse pas.— Tu es vraiment bizarre.Tu ne sais pas à quel point…Six mètres avant la bouche de le Trouée, je sentis la Ruche.Au dessus de nous, la magie rodait, se déversait, bouillait dans une frénésie chaotique, d’une intensité telle qu’elle pouvait ébouillanter.Le champ magique m’ausculta, se renversa dans la Trouée, m’envoya des courants légers comme des lassos invisibles.Ils me léchèrent et s’arrêtèrent net.Eh oui, on ne touche pas.La magie attendait, comme si elle était consciente.Là-haut, où ça bouillonnait, j’aurais créé une putain de résonance, ce n’était jamais une bonne chose.La Ruche ne pouvait pas me toucher mais elle ne m’aimait pas et elle continuerait à essayer.Mieux valait m’en aller au plus vite.Je grimpai sur un chauffe-eau, tordu et écrasé comme une canette d’aluminium, et me hissai sur le bord.Devant moi, les mobil-homes gonflés, contorsionnés et ondulés d’étranges bosses métalliques, se serraient les uns contre les autres.Certains avaient fusionné en ruches, quelques-unes hauts de trois caravanes et deux d’entre eux, joints, semblaient identique, comme deux cellules prises au milieu d’une mitose.Quelques-uns étaient superposés, pendant selon un angle précaire tout en ayant l’air stable.De longues cordes à linge couraient entre les mobil-homes, des vêtements fraîchement lavés flottaient dans le vent.Je tirai Julie hors de la Trouée.Elle grimaça quand la magie frappa son corps.Les courants tournoyèrent autour d’elle… et se calmèrent.C’était comme si elle avait soudainement disparu.Drôle de gosse.— Tu es déjà venue ?Elle secoua la tête.— Jamais si profond.— Mets tes pas dans les miens, ne t’approche pas des murs.Surtout si tu les vois se brouiller.Nous nous frayâmes un chemin dans le labyrinthe de mobil-homes.Il y a très longtemps, la Ruche était une communauté de retraités qui vivaient dans des caravanes, appelée Happy Trails (« Sentiers heureux »), ou un truc dans le genre.Elle se situait juste en dessous du golf de Brown Mills, sur Jonesboro Road.Au début, elle avait bien survécu aux vagues magiques et, quand les HLM d’à côté s’étaient effondrées, un torrent de sans-abri avait rempli le parc à caravanes.Ils avaient monté des tentes sur les pelouses bien taillées, s’étaient baignés dans les piscines communes et avaient cuisiné sur les barbecues extérieurs.Les flics chassaient les squatters mais ils ne cessaient de revenir.Puis une nuit la magie avait frappé particulièrement fort et les mobil-homes s’étaient enroulés.Certains s’étaient étendus comme des bulles de verres, d’autres s’étaient tordus, certains s’étaient collés les uns aux autres pour former des ruches.D’autres encore s’étaient séparés en morceaux et des pièces supplémentaires avaient poussé.Quand la poussière était retombée, un cinquième des habitants avaient disparu dans les murs.Dans l’extérieur.Personne n’avait jamais compris ce qu’était l’extérieur, mais ce n’était certainement pas quelque part dans le monde normal.Les retraités avaient fui mais les réfugiés n’avaient nulle part ou aller.Ils s’installèrent dans les mobil-homes et y restèrent.De temps en temps, quelqu’un disparaissait, lorsque les vagues magiques tordaient un peu plus la Ruche.Un endroit amusant à vivre si on aime ce genre de choses.— Comment pouvons-nous découvrir où habite Esmeralda ? souffla Julie derrière moi.Tout ce que je sais c’est qu’elle vit dans la Ruche, mais je ne sais pas où.— Tu entends ces battements ? La Ruche change tout le temps alors ils ont besoin d’un signal.C’est probablement à l’entrée.Nous allons y aller et demander gentiment où habite Esmeralda.— Qu’est-ce qui te fait croire qu’on va nous le dire ?— Je vais payer.— Ah !Et, si on ne me le disait pas, je montrerais mon badge de l’Ordre et mon sabre et je ferais en sorte qu’on s’exécute.Je n’aimais pas tellement l’idée de me balader dans la Ruche avec une gamine mais, vu le quartier, elle était mieux avec moi que seule.Je me demandais comment elle était arrivée dans la Trouée.— Comment es-tu descendue dans la Trouée ?— On est descendus par le Dédale.Il y a un chemin.(Une petite lumière s’éteignit dans ses yeux.) Je ne le trouverais sans doute plus maintenant.Alors, si tu me renvoies, je me perdrai sans rien à manger ni à boire.Pourquoi moi ?La rue tournait un peu, nous amenant en vue d’un portail de chaînes de métal grand ouvert.Devant, un homme en jean délavé et gilet de cuir sur son torse nu était assis sur un fût renversé.Une cigarette éteinte pendait à ses lèvres.A sa gauche, il y avait un vieux camion militaire tournant le dos au portail.Malgré des taches de rouille et des bosses, les pneus et la bâche du camion semblaient en bon état.La bâche cachait probablement une arme de gros calibre, une mitrailleuse Gatling par exemple ou un petit engin de siège.De l’autre côté se dressait une cuve rectangulaire énorme.Des algues émeraude tachaient les parois de verre, obscurcissant l’eau croupie.Un long morceau de canalisation dans les restes tordus d’une caravane.L’homme sur le fût leva une arbalète vers moi.Elle ressemblait beaucoup à une bonne vieille arbalète flamande.La pointe scintillait du bleu-gris de l’acier et non du métal clair et brillant de l’aluminium pourtant moins cher, ce qui voulait dire qu’elle tirait dans les cent kilos.Il pouvait m’atteindre à soixante-dix mètres et tenait à me le faire savoir.Pooom.Pooom [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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